21.6.07

number 200

Mais dites, ça deviendrait pas un peu triste, par ici ?
Imagine le type, avec son nouveau clavier, son nouveau métier, son nouvel amour qui lui brille tous les jours dans le coeur... et tu sais ce qu'il fait ? Il geint.
Si, si, il geint. Pas fort, hein, peut-être même avec un brin d'ironie et d'autodérision. Mais y geint quand même.
Va, geins.
(ah oui je suis vraiment désolé, mais ça fait à peu près vingt ans que je rêve de la placer, et là paf, je vois l'occase, je fonce. Je sais, je crains. M'en fous, elle est faite.).
Alors quoi j'ai à raconter, moi, de nouveau ? Bin pas grand-chose, ma fouace. Toujours au poste, le cul sur la chaise face à l'écran, triturant les méandres d'un manuscrit pour le faire correspondre aux goûts d'un auteur doué et d'une éditrice retorse, et pis bien sûr à notre seul amour le public gnagnagna ; me désespérant de mes coups de blues et de l'état porcherique de mon appart, me morfondant de ne pas offrir chaque jour à ma princesse le mieux du mieux de mon mieux (ah bin oui mais dès fois j'ai la crève, et en plus elle me supporte dans cet état-là...).
Mais, incidemment, je viens de me rendre compte que ce post était le 200e.
Youpi, hourra, ça fait un bail que je suis là.
Et de quoi je pourrais parler, alors, en une occasion pareille ?
Bin d'amour, évidemment. A cause que c'est mon sujet favori.
Mais quoi dire de l'amour ? Que c'est confus, brouillé, vrachique (ah non ça n'existe pas, mais "en vrac" sonnait mal t'à propos) ?
Bin pas tant que ça finalement.
Depuis que j'ai rencontré Princesse, les choses sont à la fois plus difficiles et plus simples.
Plus difficiles, parce (en sus d'avoir à renoncer un peu à ma collec de copines), je vis avec quelqu'un presque la totalité du temps ; et que faute d'ingéniosité suffisante, je n'ai pas réussi à lui cacher mes pires côtés - dans le désordre, mon indécrottable paysannerie, mon sens calamiteux du calembour, mes coups de blues, mes doutes, mes questions à la con qui font des ronds dans la tête, mes minables faiblesses, les choses que je n'ai pas su résoudre avant de la rencontrer, mon goût pour les Mercedes 360 SL et les fesses des femmes, et la flemme immonde qui me gagne au bout de quelques jours de boulot à peine.
Plus simples, aussi. Parce que je me dis qu'elle m'aime comme je suis - un peu en plusieurs morceaux, un peu en décalé, un peu en épisodes - et que grâce à ses yeux, parfois, je peux m'aimer. Et que j'espère qu'elle fait pareil. No, I tell a lie. Je sais qu'elle fait pareil.
Plus simples, parce que quand la télé est en panne, les livres minables et mes idées gris souris, je la regarde. Et putain qu'elle est belle. Putain que la lumière d'un écran où elle travaille éclaire ses yeux des promesses et des mystères. Putain que je donnerais mon dernier souffle de fumeur pour la voir rire et sourire, pour entendre sa voix quand elle chante, pour caresser la douceur de sa peau.
OK, je suis amoureux. Mais pas amoureux inquiet, hein. Amoureux comme dans rien à foutre. Amoureux comme dans je respire la confiance à l'odeur de son cou. Amoureux comme dans nous rions ensemble de nos mines de rien du matin. Amoureux comme dans j'ai envie d'elle au milieu de toutes mes joies et de tous mes tracas.
Au milieu de la rue, aussi, mais ça se fait moyen.
Amoureux comme dans tout nous dire, nous regarder encore et rire de nouveau.

Et moi, moi dans tout ça ? A force, je vais finir par m'oublier au profit d'un nous, non ?

Moi.

Ca fait longtemps que je n'ai pas écrit ça.

Moi.

Moi, je commence à peine à envisager ce que ça peut être d'être moi.

M'aura fallu 200 posts pour ça...

Et vous, ça va comment ?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben ça va.
Ca va comme quand ton employeur, une énôôôrme administration, t'annonce que ton poste est supprimé dans six mois. Après, il te dit que peux bien sûr rester dans l'énôôôrme administration, mais bon, sur quel poste, va savoir, et de toute façon il s'en fout.
Ca va comme quand de toute façon tu l'attendais, ce grand coup de pied au cul, qui allait enfin te forcer à rester chez toi.
Ca va comme quand tu sais que tu n'as plus de prétexte pour ne pas consacrer tout ton temps à écrire, écrire des commentaires sur des blogs à la rhubarbe, écrire des nouvelles, écrire des romans jeunesse ou des romans tout court.
Ca va comme quand tu sais que tu vas désormais faire à plein temps ce que tu faisais tant bien que mal, quand t'avais le temps...
Ca va comme quand il te reste plus que six mois pour mettre tout ça en place, et que d'une façon ou d'une autre va falloir que ça rapporte des sous pour nourrir la meute des louvetaux.
Ca va comme quand ton homme a les yeux verts, puis bleus, puis gris quand il te regarde en te disant que ça va marcher et que tout va bien puisqu'on s'aime.
Ben oué, ça va !

Manu Causse a dit…

bienvenue dans la meute des défendeurs de louveteaux à coups d'écriture. et six mois c'est tout le temps du monde. et tout va bien puisqu'on s'aime
j'en conclus que ça va.
bises

Anonyme a dit…

Oi, achei teu blog pelo google tá bem interessante gostei desse post. Quando der dá uma passada pelo meu blog, é sobre camisetas personalizadas, mostra passo a passo como criar uma camiseta personalizada bem maneira. Até mais.

Manu Causse a dit…

tiou estoiou superao simpaticao com la tulha camiseta, porqueao tu ne la tu pas mettao en teu blogao (bem profun) rodrigo ? Atémais (du docteur justice) à toio aussiao.