1.7.07

Doctus cum libro et chaussettes*

Cette interruption momentanée du programme vous est offerte ce soir par Princesse, qui a l’inspiration dans les chaussettes (qui n’ont pas leur équivalent en latin, et pourtant j’ai cherché, mais il faut croire qu’à l’époque, le climat était plus clément)

En plus, ces jours-ci, elle se promène pieds nus, ce qui n’arrange pas son cas, et ne va pas non plus améliorer le vôtre.

Zap.

Bon, alors je vais vous raconter… non, pas ça, ça ne va pas vous plaire.

Zap.

Il était une fois… ah, vous la connaissez déjà ?

Zap.

Tiens, il pleut.

Zap.

Ce soir, un inédit de la série « Déchaînons par l’écrit les passions de nos contemporains », avec, en guest star, une fille qui bloque un peu du clavier. …On n’est pas rendus, et peu importe où.

Zap.

Pfffffffff...

Alors c’est ça, le principe du blog ? On se met devant et on tape comme ça vient (ou dans mon cas, comme ça ne vient pas) ? Je savais que ce n’était pas un truc pour moi. Je n’ai jamais pu tenir un journal plus de trois jours d’affilée, alors un blog, franchement. Vous faites comment, vous ? …Ne me dites pas que vous n’avez pas de blog, j’aurais toute les peines du monde à vous croire, c’est comme si vous avouiez, je ne sais pas, moi, que vous n’avez pas de télé. Non, vraiment, n’insistez pas, c’est une insulte à notre intelligence commune (mais si).

Bon, d’accord, je vais chercher des chaussettes.

Zut, pas la bonne paire. En plus il fait trop chaud (et la neige elle est trop molle).

(My love, je crois que je suis en train de te saboter ton blog en douce… tu es sûr que tu ne veux pas exercer ton droit de censure ? Non, ne réponds pas tout de suite, prenons le risque, soyons fous, vivons dangereusement, surtout toi. Ensuite, tu pourras toujours me jeter la première pierre, surtout si tu ne vises pas très bien… Aïeuh !)

Mais où en étions-nous, chers lecteurs dont l’affluence est telle que tous les mégabits du monde ne sauraient la contenir (serrez-vous un peu, ça va passer) ?

Les chaussettes. Oui, parce que j’ai fini par les enfiler. Et pas la trace d’une inspiration au fond, même roulée en boule comme quand on les reprise douze fois d’affilée. Vous voulez que je vous les décrive ? Les chaussettes. …voilà : la gauche est noir et blanc, et l’autre c’est l’inverse, mais les motifs sont plus petits. Et alors, pourquoi je ne vous décrirais pas mes chaussettes, maille par maille, au cœur de la trame ? Hugo a bien étalé Notre-Dame sur des milliers de signes-espaces-comprises. En vertu de quelle tyrannie culturelle une cathédrale vieille de (attendez, je vérifie la date sur Wikipedia) huit siècles et quelque serait-elle un sujet plus intéressant que mes chaussettes, surtout cette jolie paire dépareillée qui fait certainement l’objet de bien des convoitises, encore que je ne sache pas très bien, à cette heure, desquelles. Évidemment, par les temps qui galopent, ça ne se fait pas tellement d’afficher sa préférence pour la bonneterie plutôt que pour l’architecture gothique. Ça fait soit demeuré, soit marginal. Ben quoi, assumez. Ou alors relisez Hugo. J’aime beaucoup Hugo, n’allez pas croire. Et les cathédrales gothiques tout autant. J’éprouve envers l’un et les autres la même admiration qu’un ver de terre amoureux d’une étoile ; voilà, la preuve en est faite. Mais bon, pas tous les jours, faut pas exagérer non plus. On peut se détendre, de temps en temps. Chercher ailleurs que dans les pages des grands hommes l’inspiration qui permettra à ce blog d’atteindre des pics de fréquentation à faire frémir Loïc Le Meur. Bon, je vous l’accorde, ô lecteurs, la chaussette n’est peut-être pas le meilleur exemple dans ce domaine. Mais c’est tout ce que j’avais sous la main ce soir, à défaut de les avoir aux pieds –celle-là, elle est trop facile, m’en fous, même pas honte : j’en suis à ce point de la page-de-blog-blanc-ou blanche (l’un et l’autre se dit ou se disent).

Alors en dehors des chaussettes, pour l’inspiration, il y a quoi ?

On fait une liste ?

(« Ouais, ouais ! » crie la foule des lecteurs enthousiastes, « Une liste, youpi, hourra, youkaïdi, youkaïda ! »)

Va donc pour la liste (des sources d’inspiration, je vous le remets à cause des digressions oiseuses qui sont comme des pages de pub inopportunes dans un programme télé passionnant, sauf que vous avez tous avoué que vous n’aviez pas la télé, alors vous ne savez même pas de quoi je parle, moi non plus, tant pis, allez-y tout de même voir juste au-dessous) :

- les couchers de soleil sur la mer… oui mais non, parce qu’à Toulouse, le soleil, ça va bien (un peu voilé, tout de même, en ce joli dimanche), mais pour la mer, va falloir repasser dans quelques années, quand le trou dans la couche d’ozone se sera suffisamment élargi pour laisser filtrer autre chose que des larmes –ça, c’est pour le côté salé de la liquidité… notez, ça ne devrait plus trop tarder, au sale train où avancent les choses ;

- Les merveilleuses lueurs innocentes du regard d’un enfant. …oui, mais moi, je voulais un poisson rouge ;

- Les rumeurs noires des guerres, de la famine, des tortures et exterminations en tout genre. …passez votre chemin, vils corbeaux de mauvais augure, il y a d’autres endroits pour ça, je ne mange pas de ce pain (ou alors juste quelques miettes, et encore, avec précaution) ;

- Des entrelacs de corps nus s’agitant sur des parquets en bois exotique. …oui, mais là encore, nous sommes loin des cathédrales, même si les rondeurs du style roman pourraient nous laisser entrevoir de tels horizons, en plus statiques cependant, ce qui ôte l’essentiel de son intérêt à l’affaire ; je laisse donc cela à d’autres, d’autant que l’usage des bois exotiques est aujourd’hui à ce point réglementé que cela pourrait nuire à la liberté de mouvement des auteurs de ces faits, et ça, ça gâche tout, convenez-en ;

- L’amour. Ah, tiens, oui, pourquoi pas. Ce pourrait même être ce qui me motive, ce soir, à m’étaler sur toutes ces lignes (à propos de ligne, ici chez nous à Toulouse on vient d’en ouvrir une deuxième, ça va nous changer la vie, et puis ça me permet une digression rien moins que subtile, étayée par ma pudeur naturelle et une sorte de facétie idiote que je partage avec…oui, bon, ça suffit, je ne vais pas tout vous raconter non plus)… l’amour, disais-je. Pas inquiet, pas mesuré, pas tellement raisonné non plus, mais en a-t-il besoin ? OK, va pour l’amour.

Morale de l’histoire –ou tout au moins du post : on trouve plus facilement l’inspiration dans l’amour que dans les chaussettes. QED.

Et puis c’est tout.

* Remerciements : Wikipedia, Twinday, Rousseau, Hugo, Horace. And my sweet boy (mon amour, je t’ai fait un post mega culturel et qui va de surcroît relancer l’industrie de la bonneterie qui en avait bien besoin, j’aurais pu parler de Shrek 3, mais va savoir où nous mène parfois le manque d’inspiration…)

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