25.3.07

Beauty lies in the beholder's parenthèses

D'accord, le ouikend avait commencé plutôt en mineur, comme vous le démontrera le post rétrochronologiquement suivant ; mais l'heure d'été change beaucoup de choses.

J'ai longtemps vécu dans la peur de l'imperfection, des ratés, de l'erreur et du jugement.
Ensuite, je me suis mis au blog. Ca a changé pas mal de choses dans ma vie, y compris le fait que je sois rererererere tombé amoureux (si c'est pas malheureux, à mon âge... encore une chance que Princesse soit beaucoup plus vieille que moi).

Du coup, j'accepte les ratés, les moments un peu en-dessous, les trucs qu'on préfèrerait mieux, les choses imparfaites. J'accepte même d'avoir besoin des autres pour mieux en prendre conscience. Rendez-vous compte : j'en arrive même à m'avouer que Princesse me manque parfois...

Mais je divague. Au fait, donc : je sors d'un film émouvant sur l'imperfection. Il s'appelle Little Miss Sunshine, et c'est un film parfait.

Quelques ami(e)s me l'avaient conseillé à sa sortie, et je l'avais raté ; mais notre Utopia national le repassait tout à l'heure, et c'est ainsi que sur fond de manifs toulousaine (si la presse régionale est toujours aussi bien faite, il ne sera pas fait mention, dans notre fameuse Dépêche, des quelques lacymos qui sont parties... on parie ?) et de dames-qui-râlent-parce qu'elles ne peuvent pas lire le générique en entier (à l'Utopia, il y a visiblement un test à la fin où on te demande quel est le nom du 27e aide de plateau assistant, alors ça motive les gens à rester...), (dites, elle n'est pas un peu longue cette phrase avec des parenthèses dans tous les sens ? Parce que moi je me suis presque perdu... ça me rappelle les grands moments de l'Ecriture Assistée par Cannabols) (tiens, ce serait une bonne idée, ça... si j'arrête, je vais finir par perdre le coup) (attention, il n'y a rien d'intéressant à l'intérieur de cette parenthèse, sortez-en maintenant) (pour les lecteurs qui n'ont pas suivi, notre héros est simplement en train de digresser en attendant que le film commence)(la phrase du début était : c'est ainsi que sur fond de ceci et cela bla bla bla) je me suis laissé embarquer dans la traversée drôlatique des Etats-Unis en Combi Wolkswagen, avec frère dépressif, papy sous héro, fils mutique et autres personnages insupportablement attachants.
La beauté du film, outre l'image magnifique et les acteurs très justes, est qu'on ne comprend qu'à la fin à quel point cette représentation d'un univers parfaitement ignoble et repoussant (les concours de Miss niveau 6-8 ans sont le prétexte du scénario) met en lumière la beauté de personnages plein de défauts.
Si vous ne l'avez pas déjà vu, je vous laisse la surprise. Dans le cas contraire, vous avez peut-être été frappé, comme moi, non pas tant par le film lui-même que par ses effets.

Quand je suis sorti de la séance, il faisait encore jour (merci l'heure d'été !). Des gobelets vides étaient repoussés par la pluie sur le rebord du toit de la station de métro ; dans le métro, deux obèses s'embrassaient tendrement, des combattants noirs refaisaient un match de boxe, une fille en colère a manqué tomber au freinage, un retraité couperosé exsudait l'ennui, le racisme ordinaire et la maladie du foie ; il y avait une porte vitrée fendue, l'empreinte de pattes de chat dans un ciment refait, des mauvaises herbes qui poussaient dans les interstices des auto-bloquants de l'allée, personne chez moi... bref, un concentré d'imperfections et de ratés, qui me faisaient si peur il y longtemps.

Et j'ai trouvé ça très beau.
C'est dire s'il marche bien, ce film... Sont forts, ces Américains.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pauvre con t'es meme pas vieux