2.5.08

Si, si

Pas une quête de l'attention. Pas tout à fait.

Plutôt la recherche d'un regard bienveillant - un regard qui aille au-delà des apparences, qui touche au plus profond de mes envies, de mes rêves, de mes fantasmes.

Me manquerait-il cette bienveillance ultime ?

En psy, on aurait beau jeu de désigner les figures parentales qui auraient donné ou pas ce regard premier. Mais plus j'avance, plus j'ai l'impression que c'est une connerie. Ou plutôt que la question est ailleurs - pourquoi, à certains moments, suis-je (sommes-nous) incapable(s) de poser sur nous et sur les autres un oeil bienveillant - alors qu'à d'autres moments c'est la chose la plus simple et la plus naturelle du monde ? Quelles sont les peurs, les inquiétudes qui prennent le pas sur nous quand nous voyons tout en gris sombre ? Ou encore, quelle est la limite que l'on franchit au moment où on bascule dans cette vision ?

Des questions, encore. Sans doute plus importantes que les réponses (en tout cas, il vaudrait mieux, parce que les réponses, je ne les ai pas encore).

Sinon (n°1), le concert sous le soleil et les regards bienveillants du cortège du premier mai était un moment très agréable - la Teigne jouait avec un guitariste et une choriste en moins, et s'en est sortie avec les honneurs, y compris quand Cap'tain Bob a soudain ajouté un accord dans une chanson : un peu de pédalage dans la semoule, puis nos chanteurs se sont recalés comme des chefs. Un raté transcendé en groupe, dont nous finirons par être fiers.
Merci aux danseurs, au soleil, aux sourires. Les non-toulousains ignorent que la Prairie des Filtres est un lieu magique : ils n'ont qu'à venir voir par eux-mêmes.

Sinon (n°2), en Mai, c'est fais ce qu'il te plaît : à partir d'aujourd'hui, port du short et des tongs pour fêter le printemps. Une des plus belles choses que m'ait apporté ce début de beau, c'est le retour d'un grand nombre de mes fées chéries ; signes et messages, j'aime penser qu'elles sourient. La Fée du Bien m'a écrit qu'elle lisait parfois ces lignes. Je suis heureux de savoir qu'elle est heureuse (et très belle sur ses photos en charmante compagnie).

Sinon (n°3), je note ici un début de texte qui me trottait dans la tête hier nuit.


Tu m'as vu la montagne qui soulevait du monde
Tu m'as vu le héros qui tenait le soleil
Tu m'as vu plonger ombre échapper la lumière
Tu m'as vu fatigué, alarmé, imprudent
Tu m'as vu disparaître et jamais revenir.

Tu me vois doute, impatience, colère,
Tu me vois hésitant mais certain de devoir
Tu me vois la main tendre et ailleurs le regard
Tu me vois le sourire sans en croire mes yeux
Tu me vois inflexible facile à briser

Tu me verras vieil homme perdu dans les vagues
Tu me verras poids mort au goût de bois aimé
Tu me verras chandelle cierge cire éteinte
Tu me verras photo où tu guettes la vie

Et tu te souviendras d'une seconde où nos yeux se disaient le monde
Et tu te souviendras du lien de notre vie.

Alors,
tu seras un fils,
mon homme.

6 commentaires:

Maouezig a dit…

et ben voilà, tu vois bien que tu y arrives, à ne pas faire ou dire que des bêtises ...

c'est très beau et je crois bien que je pourrais l'offrir à mon papa pour la fête des ...

Bises bretonnes et bon premier week-end en tongs !

Anonyme a dit…

C'est rigolo. Il me semble que dans le poste précédent, il s'agissait plutôt d'un regard de bienveillance que tu quémandais... et ici, il s'agirait de celui que tu/nous est incapable de poser sur toi/nous ???

Je me demande si la question n'est pas plutôt de savoir comment il se fait que parfois (et même si souvent pour ma part)nous ne percevions plus les regards de bienveillance et d'amour qui sont sur nous.

Anonyme a dit…

Et le sinon (n°3) m'a bouleversé... Je sais que je suis en ce moment un peu au bord, un peu sensible... mais là, je suis tombé.

Je voudrais tellement écrire ça. Ou plutôt c'est tellement ce que je porte et ne sais pas donner...

Tant pis pour toi, tu l'as écris, je vais te le voler. Mais promis, je te citerai comme auteur.

Manu Causse a dit…

boh, y'a pas vol, c'est là pour le partage...
et un exemple de regard moins bienveillant dans le post suivant.
Moi, je me pose plutôt la question de le trouver en nous, ce regard. Ca économise des choses comme l'inquiétude, la dépendance, voire la religion (et pis c'est portatif, contrairement à une église par exemple), et c'est agréable pour soi et les autres.
Allez hop, je vais le chercher en ville, avant que le soleil se cache.

Anonyme a dit…

Simplement je t'aime.
YRF.

Oh!91 a dit…

Ca y est, j'ai compris ce qui m'intimidait : c'est le talent ! et un peu aussi l'audace. Autrement, j'ai compris ce qui manquait au cortège de Carcassonne, un peu tristoune : la Teigne ! Passez-donc y faire un tour l'an prochain.