1.2.3.4. Tétris. Vachement tris.
Oh dis, que c'est difficile.
Personne n'a l'obligation de t'aimer et toi-même tu n'as l'obligation d'aimer personne mais.
Bon, on s'en fout, je te parle de moi. Non que je m'aime particulièrement, surtout en ce moment, poignées de non-amour sur le côté et barre dans la poitrine/le ventre chaque fois que je prends le bus ou me retrouve entre deux activités.
Mais.
Bon. Tu vois mes relations avec les gens - les hommes en particulier ? Bin pareil. Sauf qu'il manque.
Oui, mon père. Voilà, je parle à des gens, mais c'est comme Tétris, où quand ça s'empile ça disparaît, pouf - voilà que je parle à des gens et mon père, la certitude de l'existence de mon père, a disparu. Je me retrouve curieux face à eux.
Etrange comme ça te fout le sentiment en l'air. Rien à voir avec le triomphe de Tétris.
Et cette obligation, cette seule solution de me remplir. A l'alcool de préférence, mais le riz ou les pâtes suffiront, merci. Dans le bus - je te parle du bus, parce que c'est quand je ne bouge plus - cette barre au-dessus du ventre. Mon dieu (oups pardon j'oubliais, tu n'existes pas ducon, du coup c'est tout de même regrettable que tu ne soies qu'une expression en passant) que c'est vide là-dedans. J'en serais prêt à accepter, je ne sais pas, les médocs ou (écrire sur un blog).
Je préfère prendre un verre.
Ou douze, évidemment.
J'appelle ma soeur. Soeurette. Elle m'avoue qu'elle a sous les yeux les images de notre père quand il n'était plus que son cadavre.
Je lui réponds que je suis content d'aller mieux qu'elle.
On rit, comme des cons. On a toujours ri comme des cons dans la famille. Ca nous permet de tenir. De ne jamais lâcher.
Bref, pourquoi je te dis ça, moi ? Ah oui, parce qu'on ne s'abstient jamais, malheureusement. On fuit, on se fige ou on lutte (et ensuite l'esprit te raconte des histoires pour t'expliquer que tu as raison). En politique comme pour le reste, c'est très simple : /tu votes/ tu luttes. Tu non, tu te figes.
(J'ai peur pour la démocratie)
Fuir, je ne sais pas. Mais ça existe. Nulle lâcheté ici. Juste une réaction. Lorsque tu en prends conscience, je suppose que tu peux avancer.
Et pour le deuil, encore une fois : c'est différent. Car quoi que tu fasses, tu le sais : la douleur est là. La peine.
It won't take the pain away when it comes.
(si tu as le temps, écoute cette chanson d'Herman Düne qui s'appelle Slow Century, et son image inverse, Orange Hat. Oh, et va voir du théâtre - bien sûr, le rapport prix/temps est dégueulasse, mais c'est peut-être ce qui. Lis Lola Lafon. Je ne sais pas, et je ne te mets pas de lien - ce serait trop facile. Tes doigts et ton cerveau peuvent te servir, je crois. Moi, ça me soulage de savoir que quelque part quelqu'un crée du beau).
La peine donc.
Le temps la changera peut-être. En attendant, tu te la prends en pleine face, en pleine poitrine. Tout en tentant - et tu y parviens - à survivre. A fonctionner.
Bon, je sais, ce n'est guère gai. Mais tu sais quoi ? Ca arrive.
Il me manque un truc pour finir. Les anglais appellent ça closure. J'appelle ça un peu de temps.
toujours pas d'images, donc. Laisse-moi le temps d'en trouver la.
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