14.11.09

768 - La Teigne


Voilà longtemps que j'ai parlé dans ces colonnes du fabuleux groupe de La Teigne, cet octuor/neufuor de blues/rock/ragga/tango dont auquel je tiens la basse dedans (même que parfois ils me laissent toucher les cordes) depuis quelques années.

C'est d'autant plus regrettable que, d'une part, on continue à prendre du bon temps, avec les fameures répètes/gueuleton du lundi, quelques concerts plus ou moins improvisés aux résultats toujours surprenants, et, toujours, des discussions philosophico-syndicalos-libertaires de haut vol ; et d'autant plus regrettable, d'autre part, parce qu'en tant que président du bordel (car La Teigne, par choix assumé, est un groupe associatif), je me dois pour le grand raoût annuel de ce soir de pondre un bilan d'activité annuelle.

Alors bin.

Parlons musique, d'abord. Chassée d'un lieu de répète à l'autre, La Teigne connaît quelques problèmes de matériel et d'installation : que celui qui n'a jamais fini une répète avec les oreilles en sang me jette la première pierre. Il y a eu de nombreux soirs où les post-discussions ressemblaient à ça :
- QU'EST-CE QUE TU DIS ?
- JE DIS : PAS MAL, CE NOUVEAU MORCEAU EN FA, FA, SOL, RE !
- FA FA SOL RE ? MERDE, MOI JE JOUAIS SI DIESE LA BEMOL DOUBLE CROCHE !
- JE T'AI PAS ENTENDU !
- MOI NON PLUS.

C'est, disons-le, un problème. Ou plutôt : un bon nombre de solutions à découvrir.
Côté chansons, si nous avons une quinzaine de titres à notre actif, on ne peut pas dire que l'année ait été marquée par des compositions majeures ; et comme nous avions un peu la flemme de rebosser tout notre répertoire en passant trois heures sur deux mesures, nous avons fait... du boeuf. Du bon, du gras, du saignant. Quelques enregistrements en témoignent - nous avons poussé l'art du son "garage" dans ses retranchements ultimes.

Il y eut cette année quelques concerts, où nous avons, en vrac :
- fait danser des punks à chiens sur du Michel Sardou (avec un saxophoniste) ;
- participé à un group contest (avec Maka) dans un préfabriqué autour du vin blanc d'un départ en retraite ;
- joué sous un chapiteau, un premier mai pluvieux, en défiant les lois de l'électricité et de la sonorisation.

Ce qui fait globalement peu, me direz-vous, surtout quand l'objectif affiché était de conquérir le monde avec notre album précédent, "Toutes griffes dehors".
Ceci dit, question conquestation de la planète, les membres du groupe ont bel et bien fait des pas de géants.
C'est ainsi que Cap'tain Bob, dit Brock (ou Schnok ?) guitariste émérite au sourire éternel, a pris la mer (on espère qu'il la rendra dans l'état où il aurait aimé la trouver en arrivant) depuis un port qu'on associe traditionnellement à Brassens ; il est en train de devenir capitaine d'industrie, et pense créer une plateforme culturelle libertaire offshore dans les prochains mois.
Caillou, dit Schnok (ou Brock), a lui aussi conquéri le monde - le Nouveau monde, en s'envolant directement pour New-York - où, entre autres choses, il a parlé espagnol et réalisé des photos battantes (oui, battantes, je sais ça ne veut rien dire, mais "palpitantes" c'est éculé, et puis il faut voir/entendre le montage qu'il a réalisé avec Giles-le-batteur - bientôt sur le Net ?).
Giles. Difficile de parler de Giles, notre batteur taiseux. Lui aussi, je crois a conquis le monde. Ou plutôt, a dû s'ouvrir un nouvel espace - à cause que la vie, des fois, elle est comme ça. Je n'en dirai pas plus, pour respecter sa taisitude. En tout cas, il reste le roi du flan breton et de la double croche envolée.
Une qui a conquis le monde, aussi, c'est la Zelila. Elle a choisi pour cela la voie de la peluche : devenue industrielle, elle inonde les marchés de ses jouets/créations. C'est un succès - au point qu'elle n'a plus le temps de venir chorister avec nous. On garde sa place au chaud, pour les jours où.
Ensuite, il faudrait que je parle de Michel et de Virginie. Deux paragraphes, évidemment. Sauf que.
Sauf que Virginie et Michel, en plus de leurs spectacles, sont partis à la conquête de l'univers en se basant sur la fameuse formule mathématique 1+1=1. Une petite artiste est donc attendue dans les prochaines semaines ; en tant que président, je propose de la faire membre d'honneur et à vie de la Teigne.
Reste Emmanuelle, choriste, partie à la conquête de sa propre voix - dont je ne dis pas plus pour ne pas qu'on m'accuse de partialité. Et moi, qui avec ces mots met un terme à son année de présidence (parce que bon, un président sur talonnettes marié à une beauté pleine de talent, à mon avis faut que ça ne fasse pas plus d'un an de quinquennat).

Voilà. La Teigne, ce sont des gens, des rêves, des projets, et quelques chansons ; la Teigne, c'est un an de plus, et un nouvel an qui démarre.
Et la Teigne ne serait pas tout à fait complète sans ceux qui nous accueillent ce soir : Véro (qui a récupéré sa main droite agressée par une visseuse) et Teuf (qui en ce moment construit moins de maisons et davantage de poèmes) - et que l'on remercie pour être là.

Fin du bilan présidentiel ; 'a boire un coup ?

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