18.5.09
677 - Ce weekend
Je n'aurais pas pu passer mon lundi sans parler de ce ouikend, et en particulier du vendredi où j'ai débarqué à Monbazillac, un petit festival bon enfant pour les enfants blotti à l'entrée d'un château aux toits ambigus.
Il est possible qu'on m'ait trouvé un peu distant, voire carrément grossier ou timide (ce qui revient malheureusement au même) : les heures de boulot et de voiture s'étaient additionnées entre mes épaules, et j'avais perdu tous mes mots au fond de ma voix caverneuse.
J'avais encore des yeux, heureusement. Des yeux pour voir les livres - ceux de Fanny Millard ou Thierry Murat, tout comme les toiles de Helen Hill, m'ont fasciné un long moment ; des yeux pour voir les gens - les organisateurs aux petits soins dans une ambiance familiale et drôle, Tieri Briet de Où sont les enfants, qui m'a parlé d'Enfin Seule, dont la naissance est retardée depuis plus de trois ans, et qui devrait, inch'machin, paraître sous peu (à ma grande joie).
Des yeux, aussi, pour voir les pierres grises et les pierres blanches, le parc et les vignes, la colline qui boudait Bergerac ; la lumière du beau temps revenu ; et puis ces deux enfants qui jouaient par-dessus le vivier aux carpes, à la fois si drôles et si sages - comme des enfants. Nous avons parlé des carpes, de foot, de rugby. Et des enfants. Je me sentais à peu près de leur âge, pour tout dire - j'avais tendance à me retirer dehors un peu pour fuir les grands. Ca arrive, après tout.
L'un d'eux était un peu triste - son frère à lui était à l'hôpital, pour la seconde fois en quelques semaines.
Le soir, dans la chambre d'hôte (si belle qu'elle en était presque anglaise), j'ai retrouvé cet enfant, qui ne pouvait pas dormir. J'étais gêné de ne pouvoir que lui sourire, le plaindre, plutôt que de le prendre dans mes bras et le rassurer, lui dire que ce n'était rien, que tout allait bien se passer.
Je pensais à mes monstres à moi, j'aurais aimé qu'ils soient là.
Et finalement, ai-je pensé le lendemain (entre quelques pages d'écriture, deux-trois signatures et un concours de Pictionnary /attention nouveau lien !/ avec des illustrateurs professionnels), on ne peut mieux dire d'un salon de littérature jeunesse, sinon : j'y étais bien - j'aurais aimé que mes enfants soient là.
En tout cas, merci à tous : c'était vraiment un très chouette moment...
Samedi, j'ai rejoint un univers de grands, au salon du livre de Villeneuve-sur-Lot ; mais Emmanuelle Urien ou Frédérique Martin (à moins que ce ne soit Magali Duru ou Patricia Parry ?) en parleront sans doute bien mieux que moi-même...
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