12.3.10
842 - Friday wear : irritations
1) Ex Emma
En ce moment, un rien m'agace ; les amis qui m'oublient, ceux qui m'appellent, les mails, les non-mails ; le travail, le plaisir, les débats politiques, tout devient matière à grincement des dents. Moi qui ne voudrait qu'agir, je réagis. Je m'irrite. Et risque, j'en suis conscient, d'y perdre un peu de mon joli bonheur, certains de mes jolis compagnons.
Quels rêves me poussent, quelles peurs me guident à me conduire ainsi ? Je l'ignore.
J'en parlerais bien à mon psy,
mais il me fait chier, ce gros con.
2) La ... de la...
Singeounet-couilles-pleines, le petit ourang-outan, se promenait dans la jungle. Au détour d'un bosquet, il fut saisi d'une furieuse envie de baiser. Croisant Sheetta Grandetouffe, sa vieille amie, il lui propose la botte à brûle-pourpoint ; mais Sheetta décline, indisposée par ce manque d'égards.
Singeounet continue son périple, et rencontre tour à tour Samantha Gorilla, Lionna Vulva, Phacochéra-la-cochonne et Zébrina, qu'il implore de le laisser jouer avec leur anatomie. Toutes refusent : Singeounet, c'est connu, n'est pas la meilleure affaire de la jungle. Et c'est dépité que notre héros arrive dans une clairière, où paît paisiblement Dame Eléphant.
- Dame Eléphant, il n'y a plus que toi dans la jungle... Veux-tu, dis, veux-tu que nous forniquions ?
Dame Eléphant jette un oeil au minuscule quadrumane ; peut-être touchée par son désarroi, elle lui signifie d'un geste de la trompe qu'elle accède à ses désirs.
Quelques instant plus tard, Singeounet est à l'ouvrage ; comme Marco Peter*, il se déhanche et ahane, cependant que Dame Eléphant à nouveau paît.
Soudain, une noix de coco se détache d'un arbre tout proche, et percute violemment dans sa chute le crâne de la pachyderme, qui pousse un gémissement de douleur.
Alors, le petit singe :
" -Je t'ai fait mal, chérie ?"
Voilà voilà. Je l'adorais en 6e.
(*Marco Peter, avec Stéphane Leglaive et Régis Lejonc, est membre de l'AAPANE, l'Association des Acteurs Pornos Au Nom Evocateur).
3) What d'you think of
Cette histoire de Facebook, d'amis, de statuts, de retours... Quelque chose qui au fond cherche qu'on le rassure, qu'on lui dise qu'il existe, qu'il a du talent (qu'il existe parce qu'il a du talent ?). Sa façon de quêter les sourires, de se figer quand il n'en reçoit pas ; sa recherche d'une notoriété sur laquelle il cracherait s'il l'obtenait, de succès qu'il n'a de cesse de dénigrer (s'il réussit cela, c'est que c'était trop facile ; si on le trouve bien, c'est qu'on ne compte pas). Certains jours, il se fatigue à vouloir convaincre le seul public qu'il ne séduira jamais, lui-même.
4) Ce truc sur mon épaule (#7)
- Non, Alain, pas une mycose. Plutôt une trace. Une tache. Ca te dit quelque chose ?
Cette fois, j'ai entendu une véritable exaspération dans son silence. Car, quoi que je fasse, je le crains, j'exaspère mon grand frère. Cela a commencé il y a quelques années, à la suite de mon premier divorce, je crois : j'ai commencé à lire, dans ses haussements d'épaule, dans l'angle que faisaient ses sourcils quand il me regardait, dans la façon dont il secouait la tête, un agacement croissant. Comme si je l'avais déçu, comme si je me comportais comme un enfant un peu stupide, égoïste et malpoli.
Etait-ce vraiment, d'ailleurs, à la suite de mon divorce ? Etait-ce celui que j'étais devenu, célibataire vaguement libertin - dans les traces, il faut le dire, de notre très cher père - qu'il ne supportait pas ? Parfois, quand je prends le temps d'y réfléchir, je me dis que cela a commencé un peu plus tôt ; qu'à l'époque de mon premier mariage, déjà, j'avais l'impression que mon frère me jugeait mal (ou jugeait mal Catherine, que je venais d'épouser).
Et puis il y a eu ce fameux soir, avec Sylviane. Même si aucun de nous trois n'en a jamais reparlé, nos rapports n'ont plus jamais été les mêmes.
- Manu, a-t-il soufflé, je ne comprends rien à ce que tu racontes.
5) Non je n'ai aucune conscience politique
Dimanche, vote en région.
Rien à foutre, puisqu'avec la disparition, entre autres, de la taxe professionnelle, la fusion des organismes régionaux et généraux, la recentralisation galopante, la région ne pèsera plus aucun poids face à l'État.
Vivement que notre bon Nicolas nous parachute royalement un de ses amis, qui saura mener d'une main juste mais ferme la Ferme Générale d'Occitanie !
Tiens, vous voyez que je suis agacé : j'ai mis un point d'exclamation.
6) Je suis naïf (j'avais oublié de le dire)
Dans les confins de l'univers perceptible, les astrophysiciens cherchent encore la trace de l'amour qui l'a engendré.
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9 commentaires:
3) Pourquoi seulement Facebook ? Blogs même combat. Tout comme toute tentative de publication - livre, musique, ou de scène - théâtre, concert. Je te like/je te like pas, je commente/je t'ignore, j'achète ton livre/je me torche avec, etc. La question essentielle, le pourquoi qu'on fait ça, c'est : est-ce pour que le monde nous regarde ou est-ce regarder le monde, en d'autres termes : égoïsme ou générosité ?
Un mercredi, Franck, je te dirais "égoïsme et névrose" ; un mardi, plutôt "générosité du coeur humain qui palpite".
Un vendredi, la réponse est "au fond, qu'est-ce qu'on s'en branle, tant qu'on se fait plaisir ?"
Je réfléchise encore aux réponses des autres jours.
Moi dimanche, je m'offre du "front de gauche", ça mange pas de pain, même si ça nourrit pas son homme... Qu'est-ce que tu te marrais, toi, à l'époque de la 6ème !?!..
Et encore, je ne t'ai pas raconté la fois où j'ai mis un pantalon jaune et que je me suis fait traiter de pédé... ah on savait s'amuser à l'époque.
Et politiquement parlant, je me paierai sans doute du PS, pas par conviction mais parce que ça m'ennuierait profondément que ma région change de cap... on va m'accuser d'être un vendu (j'ai bossé quelques fois pour le Conseil Régional), mais bon, on le sait, je suis aveyronnais donc vénal. Cela dit, il serait peut-être temps que je m'informe un peu si je ne veux pas voter idiot (pas de profession de foi dans ma boîte aux lettres, est-ce normal ?). Merci de réveiller ma vague conscience politique.
Un blog vide c'est bien aussi. Juste pour le plaisir d'écrire, tout simplement. Sans compteur, sans commentaires. De l'autre côté du miroir tout simplement.
Vrai. D'ailleurs, je n'ai pas de compteur, depuis quatre ans que dure la plaisanterie. Quant aux commentaires, je les ai supprimés un temps, puis remis, sans trouver de justification dans un sens ou dans l'autre.
Pourquoi criait-il ? Il ne le savait pas, même quand il criait. Il espérait simplement qu'un jour ses cris voudraient dire quelque chose.
Ach, poursuivre le vent et les mouettes sur la plage, c'est si inutile et pourtant si jouissif.
Moi aussi ça me ferait mal que la région passe à droite, mais j'aimerais bien que certaines vieilles pointures quittent la scène. J'hésite, je fais partie de cette frange d'indécis qui excite les sondeurs et les politichiens.
Au-delà de la reconnaissance et de l'ego, je m'ennuie vite à me raconter toute seule les histoires que j'ai écrites... être mon unique lectrice: bof! Et si personne ne les lit, ces histoires, à quoi cela sert-il de les écrire? (écrire juste pour le plaisir, c'est un choix aussi mais on en fait quoi de tout ça, après? On stocke?)
(et sinon, amis du sud, imaginez mon désarroi électoral: j'habite dans le Loiret, un fief du petit chef, pas trop loin de son domaine parisien...)
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