29.10.09

758 - Fils de la vierge


Et parce que toi, ma douce ma beauté (pardonne-moi ce satané possessif), parce que toi un instant tu doutes, parce que la déception la vexation la non-réalisation des choses encore,

Parce que je veux te protéger et te voir éclore (pardonne-moi ces satanées désirs de changement), parce qu'aussi je n'ai pas toujours la force de forcer tes doutes,

Parce que nous sommes si près et tellement à distance, aujourd'hui ou parfois,

Parce que ta splendeur noire, parce que nos folies sages et nos confiances fragiles,

Parce que nos amours nos envies parfois autrement,

Parce que tout cela je regarde les fils de la vierge, sur l'orange du sol, dans le vif du soleil,
J'en vois deux, deux brillants encore, parmi des millions,
A la conjonction exacte de l'air de la lumière, au ras du sol,

Je regarde les arbres qui laissent tomber leurs feuilles dans un bruit de papier, les cailloux du chemin balayés, la rampe de métal où je m'accroche, capitaine solitaire, pour une cigarette qui me reproche de ne pas assez aujourd'hui

Cueillir les roses, malgré les épines,
Aimer, dans les limites du déraisonnable,
Te fabriquer la vie où nous nous rêvions mages ;

et repousser la fatigue, le froid, le besoin pathétique du feu de la lumière
et rêver de nos ventres apaisés, de nos coeurs en confiance,
du sourire qui ravit l'arrière de nos crânes,

respirer, dans le silence,
au milieu de l'automne
éphémères fils qui élèvent
dans un réseau de vent le sol de nos pensées.

2 commentaires:

Out of Aveyron and back in Toulouse a dit…

Ta folle sagesse. Merci.
Du coup, je ne sais plus de quoi douter. C'est donc que j'ai confiance.
Good night, sweet boy.

EmmaBovary a dit…

"respirer, dans le silence,
au milieu de l'automne
éphémères fils qui élèvent
dans un réseau de vent le sol de nos pensées..."
Magnifique!