Bien calée sur ses pattentacules postérieures, la pléïstéchione fixait Esag d'un oeil inexpressif.
- C'est de ta faute, sale truc ! tonna-t-il. C'est toi qui l'a fait disparaître, c'est toi qui me l'a volé !
La pléïstéchione émit un petit couinement, comme terrifiée par le reproche.
Esag soupira ; ses épaules s'affaissèrent. Inutile de s'en prendre au petit animaltruc : elle ne pouvait être responsable de la disparition de Rahoul.
Car l'enfant des cavernes s'était bien volatilisé. Cela n'avait pris que quelques secondes. Il était devenu pâle, puis transparent, puis il était devenu... ailleurs. À présent, Esag se trouvait seul, au centre de l'Arbre, en compagnie de l'animal de compagnie. Il avait fouillé chaque recoin de la caverne où il se trouvait - façon de parler, car la caverne, rose, chaude et obscure, ne recelait aucun recoin ; il avait appelé, hurlé, prié. Rien n'y avait fait : son fils n'était plus avec lui.
Au fin fond de sa caboche des cavernes, Esag tentait cette opération compliquée que son fils appelait "réfléchir".
Voyons... comment tout cela avait-il commencé ? Il y avait eu les histoires racontées par le sequse au creux de l'Arbre, et avant cela la chute dans l'Arbre, et avant cela les longs moments où ils étaient restés sur la plateforme au sommet de l'Arbre, et avant cela... Non, pour le cerveau d'Esag, remonter aussi loin était trop complexe. Il devait commencer par le début.
Au commencement...
Au commencement...
La pléïstéchione clignota furieusement. C'était ce qu'elle faisait toujours quand elle avait quelque chose à dire.
Illustration : Quelqu'un fait de la figuration, ep.
1 commentaire:
Manu,
Voilà ce qui arrive aux vilains garçons qui ne tienne tpas leurs promesses, ils se font taguer (si,si). Un sujet en or pour toi, tu verras.
http://www.frederiquemartin.fr/la-premiere-fois-les-gens-sandrine-follere/
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