20.10.09

753 -MArdi, je te raconte


Mais Rahoul ne répondit pas. Les yeux mi-clos, les doigts crispés sur les écailles de la pléïstéchione, il jouait à ne pas être là.
Le sequse ne bougeait plus. De fait, rien ne bougeait plus. C'était comme si Rahoul, en jouant avec la bête, avait suspendu le temps. Esag faisait tout son possible pour réagir, pour s'agiter ; mais une lourde chappe de brume s'était abattue sur lui, comme quand il rêvait ou qu'il avait bu trop de jus de coco avec ses potes du village. Ses jambes étaient si lourdes qu'il ne pouvait plus les remuer. Malgré tout, ses bras se tendirent vers son fils, comme au ralenti ; sa voix trembla quelque part au fond de sa gorge, cherchant à crier son nom.
Ses yeux, remplis de larmes, virent Rahoul s'effacer peu à peu, puis disparaître complètement.
Et Esag se trouva seul dans l'arbre.

1 commentaire:

Marie Mélisou a dit…

j'étais pas venue depuis longgggttttemps, mais j'ai bien ri, merci pour ce bon moment.

as-tu reçu mon mail pour contes & châtaignes ?
zattendent ta réponse

bisous
marie