9.10.09

747 - 1664, la pièce qui fait aimer les pièces


Paratexte : Au bar des Zoteurs, Molière et Racine discutent d'une pièce d'icelui ; entre Corneille.



Scène 2 : Molière, Racine, Corneille

corneille : Salut les nains, ça va ? Vingt dieux, fait chaud ici,

Ca manque d’un gorgeon !

moliere : Demande à Milady.

corneille : Ah non, Molière non ! Pour le vers, t’es bonnard,

Mais pour la rime, vieux…

moliere : Bin là, j’aurais « canard ».

corneille : C’est riche, mais boiteux. Le sens, tu l’assassines.

Et qui vois-je donc là ? C’est le jeune Racine !

racine : Monsieur, c’est un honneur que vous vous rappeliez

Mon nom, et mon visage…

corneille : Oh c’est bon, fais pas chier.

Les faux alexandrins, laissons-les à Molière.

Qu’est pas foutu d’en faire un correct. C’est pas sa faute. Il a jamais compris pour le « e » muet. A cause de son accent de plouc.

moliere : Merci. Ca fait toujours plaisir. Et puis des alexandrins, j’en fais quand je veux. C’est juste que… c’est surfait.

corneille : Surfait, l’alexandrin ?

moliere : Mais ouais, c’est toujours le même truc, avec vous les tragédiens. Et bla bla, blablabla, blablabla blablabla / blablabla blablabla blablabla blablabla. La césure et tout le bordel…

corneille : La césure te gêne ?

moliere : Tu vois. Tu parles en hémistiches.

Ca fait vieux. Ca fait con. Ca fait prof à barbiche.

corneille : Eh bin ça vient !

racine : Messieurs, s’il vous plaît…

moliere : Non, mais c’est vrai, regarde le jeune. Il fait même une diérèse sur messi-eurs pour que ça compte… C’est un tic que vous avez. Un tic.

racine : Et pour ma Thébaïde ?

corneille : C’est quoi, le nom d’un claque* ?

(* version light : « d’une bière »)

racine : Une pièce, Monsieur.

corneille : Au nom, déjà : un bide.

moliere : Vous arrêtez avec vos alexandrins, ou je pète un truc. Bon. Corneille, ça te dit quelque chose, à toi, cette histoire ? Paraîtrait que j’ai dit au gamin que j’allais monter sa tragédie.

corneille (à Racine) : Tu veux que Momo monte une de tes tragédies ? Là, c’est plus un bide, c’est une catastrophe assurée.

moliere : Des tragédies, j’en ai déjà…

corneille : Raté. T’en as déjà raté. Et puis pas un peu. Tu te souviens de la fois où…

moliere : T’arrête. T’arrête là ou je te colle une stichomythie dans la gueule. OK ? J’ai monté des ballets, des tragicomédies…

corneille : Oui, avec le Rital, mais tout seul…

moliere : Tout seul je monte ce que je veux. Si je veux monter la pièce du jeune, je monte la pièce du jeune. Et pareil je la montre au Roi.

corneille : A Loulou ? T’oseras jamais (à Racine) Gamin, fais gaffe parce que…

moliere : Stop. Tu paries que je la monte ? Tu paries ? Tu paries. (Ils topent) Bon voilà, ça roule, je la monte. T’es heureux, gamin ?

racine : Monsieur, si vous saviez…

moliere : Oh ça va. (un temps. *La version light coupe ici*) Mais sérieux, Corneille, je l’avais dit ?

corneille : Je ne sais. C’était quand ?

racine : C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit…

corneille : Mollo sur les citations, gamin.

racine R : Nous étions au sauna…

corneille : Attends attends… ce soir-là ? Quand il a dit « ça a l’air classe, je vais la monter » ?

racine : C’est ça, exactement.

corneille : Ah (il rit) Oui oui oui oui oui… Molière tu l’as dit,

J’étais là, je t’assure. C’était un vendredi,

Et Lulu-la-gambette avait juste reçu

Ce jupon oriental qui lui faisait un…

moliere : Le truc en cuir ? C’était géant. On était surbourrés, ce soir-là. Et le jeune qui nous déclamait ses alexandrins. Ca me revient.

corneille : C’est là que tu l’as dit.

moliere : Que j’allais la monter ?

corneille : Je te le garantis.

moliere : Oh merde. Mais… (un temps. Il rit) Le prends pas mal, petit. C’était juste ce truc italien, là, un antipasti… (*version light : Mais sérieux, je l’ai dit ? C’était pas un truc italien, là, un antipasti ?)

corneille : Un quiproquo ?

moliere : Un p’tit croco, c’est ça. Bon, bin j’ai parié. On en reparle tout à l’heure. Je vais m’en jeter un, moi, ça m’a démonté, cette histoire.

(il sort)

(à suivre…)


2 commentaires:

Milady outragée a dit…

Je vois avec horreur, petit gueux effronté,
que de la Milady tu n'as pas fait sujet
Donnant la préférence aux barbons pisse en l'air
Tu finiras tes cours mon pied dans ton derrière

Manu Causse a dit…

Je savais bien qu'il manquait un personnage féminin et central... bon, je le note pour la suite.
Ceci dit, c'est toi qui tiendras le rôle.