25.11.08
Mardi
C'est marrant. Aujourd'hui, c'est mardi. Pour moi, en tout cas.
Mardi. Elle est partie depuis hier seulement et je me sens, il me faut l'avouer, aussi seul qu'une chaussette dépareillée sur le sol de la salle de bain.
Note, ça peut avoir une vie passionnant une chaussette sale. Hier, quand on s'est téléphoné, j'ai pu lui raconter ma journée trépidante.
Heu, j'ai dessiné... un peu travaillé... j'ai été à Midicô pour acheter des trucs... bu un pot avec Gomez et Slip en Lin... pis j'ai rentré... et toi ?
Elle, elle a une vie passionnante : elle effectue une tournée internationale quelque part en France. Parterres combles et comblés, suites d'hôtel luxueuse avec sosies de Bradd Pitt intégrées, champagne au bol (c'est comme le caviar à la louche, paraît que ça fait classe..).
Je sais, j'aurais dû raconter ça hier (enfin lundi). On aurait pu s'extasier sur la vie fascinante des z'auteurs.
Sauf que j'ai pas pu. Oh, pas à cause d'un manque d'enthousiaste ou d'une légère dépression dûe à l'absence de soleil sur mes épaules, non, c'est beaucoup plus prosaïque : j'ai pas de réseau.
Pof, M'sieur Orange décide que ça ne marche plus.
Et c'est marrant, je trouve, que le réseau merdouille dès qu'Elle s'en va. C'est marrant, à cause de ce roman que j'ai écrit il y a quelques temps, et qui commence comme ça :
1. Le cœur ce matin a une connectivité limitée ou inexistante.
La faute au réseau, évidemment.
Pas de mail pas de message pas de blog pas d’Internet. Rien. C’est à peine si le portable fonctionne – mais qui appellerait, du moins qui dont on ne se dise pas, oh non, encore lui…
Sur Outlook, un message prendrait du temps à lire, créerait peut-être un fichier temporaire d’envie. À moins que là aussi les senders s’appellent tous encore.lui@jem’enfous.com.
Et chaque spam écrasé dans l’oeuf par l’automate a un goût de regret – cela aurait pu être quelque chose – une occasion un amour, une nouvelle, une affaire – mais rien n’apparaîtra dans la boîte de déception.
Passer de site en site, lire quelques bits de la vie des autres ; comparer à la sienne, lécher ses blessures, rire, les oublier.
Peut-être laisser quelques commentaires, pour que son nom apparaisse, ou pour avoir un thread à regarder dans quelques rafraîchissement compulsifs de la page.
MSN. Les mots frappés se décalent ; la phrase tourne le temps que les doigts textoïsent – direct, sans hésitation, mais séparés de la parole.
De quoi vivre un peu plus. De l’instant volé au flux de nos consciences. Digitally enhanced.
Envoyer. Recevoir.
Être, puisque part du réseau.
Pas aujourd’hui.
****
Et voilà. Bon, bin au taf, en attendant les réparateurs...
Sinon, vous, ça surfe ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Manu,
Moi aussi elle est partie, et quand elle s'éloigne de moi, elle se rapproche de toi!
Bien sur ça ne me console pas,et la question toujours posée aura aujourd'hui sa réponse directe:
Elle me manque et c'est moi qui vais devoir me taper la vaisselle!
Bises le fomage
Enregistrer un commentaire