29.10.08
Je me trouve con
Et c'est ce qui m'énerve. Je me trouve con, et je sais que ce n'est pas moi.
C'est ce que me disait Fred, vendredi après le match. Nous ne parlions pas de nos ratés rugbystiques, mais bien - il avait lancé le sujet - de nos frustrations de père.
Tu comprends, me disait-il, mes gosses m'énervent. Je rentre crevé, je n'ai aucune patience, et ils m'énervent. Et je me trouve con de leur crier dessus. Sans raison. Il suffirait d'un rien pour que je le prenne à la rigolade, que je trouve la phrase qui serait mature, assurée, marquant à la fois le problème et sa solution... mais ça foire.
Bon, dans la vraie vie, Fred ne m'a pas dit tout à fait ça. D'ailleurs, Fred ne s'appelle pas Fred, mais vu que nous étions quatre ou cinq à hocher la tête autour de nos demis, il devait statistiquement y avoir un Fred parmi nous. Quoi qu'il en soit, nous étions quelques hommes à nous dire que nous étions des cons, et souvent davantage entre les murs de nos maisons que sur un pré de rugby.
Les murs de maison rendent-ils l'homme con ? Pourquoi perdons-nous patience devant les provocations infantiles (bin tiens) de nos enfants ? Yann, le fils de la femmequi (du même âge que mon Anton, à peu de choses près), nous a fait bouillir de colère il y a quelques jours. Pauvre Caliméro perdu dans le vaste monde, il faisait la gueule alors que nous lui proposions un plan kebab/balade en ville. Du coup, ladite balade a tourné à l'interrogatoire type Gestapo : pourquoi tu fais la gueule ? Comment tu oses ? Pourquoi tu nous pourris ce qui pourrait être un truc sympa en famille (recomposée) ?
La femmequi souffrait visiblement de son rôle (elle n'ose jamais crier vraiment, il y a des ex et des néos qui pourraient croire), tout comme je cherchais le mien (entre parâtre sadique, grand copain et observateur extérieur).
Putains de rôles, tiens, que ceux qu'on joue pour nos gosses. Souvent des rôles de composition - et on leur reprocherait facilement de nous obliger à le faire. Tout comme ils nous reprocheront sans doute un jour de les avoir tenus.
A notre décharge, nous essayons de faire mieux que ce que nous sommes. Voilà pourquoi nous nous sentons cons, impatients, colériques - et ridicules - quand notre fatigue prend le dessus.
Ouaip. Une fois qu'on a eu dit ça (ou approché de ça), on a repris une bière, et on s'est remis à parler des feintes de plaquage dont j'avais fait une impressionnante démonstration pendant le match.
Sinon, vous, ça roule ?
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1 commentaire:
ben vas-y, continue à te trouver con, au moins, ça te fait des choses à écrire, et nous des nouvelles à recevoir...
Non mais c'est quoi ces histoires que parce qu'y'aurait des brindilles à déplacer, et accessoirement de la pluie sur Toulouse, un blog devrait s'arrêter...!
Vas-y, culpabilise encore un peu sur ton rôle de père, ou relativise, selon l'heure de la journée, mais lâche la grappe à tes brindilles : y'a du vent, elles se déplacent toutes seules.
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