Des fois, c'est juste d'la merde |
Bin voilà. Tu sens le type avec des bonnes résolutions, genre promis demain j'arrête, ou je commence, on va voir ; et que je t'écrirai tous les jours, et que je posterai une miniméditation bien sentie, et que je répondrai aux commentaires, et que j'avancerai, bordel ; et puis voilà, une trad à finir, une répétition de vieux rockeurs, le sentiment d'insatisfaction tranquille qui accompagne un temps gris après une journée bricolage, et hop - quoi - je rate mon rendez-vous du lundi.
Lamentable. Je vous imagine, tous les six (vous êtes un de plus, allez savoir pourquoi) absolument pas inquiets mais tout de même ; pas déçus parce que vous avez autre chose à faire ; blasés, peut-être, encore une de ses lubies, qu'il ne mène nulle part. Oh et puis même, vous aviez des résultats d'élection, des travails (au pluriel, oui, en faisant chanter le s.). Bref, autre chose. Au fond, peut-être que ce n'était pas grave.
Bref, tu vois - le vasouillard des printemps froids de l'âme.
2. L'ennemi
Il le déteste. Réellement.
Le sentiment que lui inspire cette personne est la haine. Le rejet.
Lui - ou elle - et les siens, ce sont tous les mêmes. Des animaux. Des sous-humains. Des salopards.
Leurs sentiments sont entièrement tournés vers eux-mêmes - leur satisfaction, leur plaisir, leurs envies. Cela seul compte et pour l'obtenir ils sont prêt à toutes les bassesses, toutes les veuleries, toutes les ignorances.
Ils se reconnaissent entre eux à leur sourire, comme les hyènes - car leur lâcheté fondamentale les pousse à s'unir entre eux contre les plus faibles. Ils s'écoutent souffrir pour mieux justifier leurs abjections.
Et le pire, c'est qu'on les écoute. Qu'ils parasitent l'espace de la conversation de leur discours cadenassé.
Face à lui, face à eux, face à elle, il se sent prêt au combat - et pourtant il déteste en arriver là.
Il n'a pas le choix : c'est lutter ou mourir. Et qu'on ne lui parle pas de non-violence. Ils l'ont cherché.
Pourtant.
Pourtant, il sait - quand il regarde en fermant les yeux - qu'il est cet autre pour l'autre.
Que l'autre comme lui se sent en position de victime.
Il pense à un enfant. Celui qu'il était, par exemple. Au tout début - quand l'autre, n'importe quel autre, était un ami potentiel. Un continent à découvrir.
Ce n'était pas naïf de sa part - juste une disposition, un sentiment naturel. Ou appris, peut-être.
Il se souvient d'un autre enfant qui l'avait frappé. Et comment il avait appris à le détester.
Les histoires de vengeance qu'il se racontait - façon pour lui de reconstruire, sinon cette confiance, du moins une image de lui-même où il souffrait moins.
Certains jours, il trouve assez de calme sous sa caboche pour penser que l'ennemi est peut-être un enfant comme lui.
3. Des liens
Si tu veux écouter un peu de musique (retrouvée un peu par hasard, mais faut avouer que ça me titille, en ce moment, avec cet atelier bien rangé et pas un fil de guitare qui traîne...)
ou bien voir ce que je raconte quand on me pose des questions intelligentes, bin voilà.