24.3.15

1097 - Déception du jour, reprend du yaourt.

1. Oh tiens j'aurais cru

Deux projets capotent coup sur coup, comme disent les anglais ; j'observe le petit baromètre de mon moral descendre vers la position "précipitations probables".
Dommage, ça vibrait bien.


2. La philantropie de l'ouvrier charpentier

Il a mal au ventre - douleur torse, aigre, vive.
Il attend pour aller prendre le train, pour un entretien, pour une épreuve ; quand elle commencera, quand le train partira, il sera il le sait dans le feu de l'action ; mais en attendant, il a juste mal au ventre. Comme avant, quand il devait partir à l'école et qu'il n'aimait pas ça.

Il tente de se détendre en respirant profondément, mais cette respiration forcée, articielle, l'agace encore plus. Il se reproche d'avoir bu ceci, mangé cela ; il aurait dû mieux le savoir, être prêt davantage. Il s'en veut de souffrir de cette anticipation immobile - et cet agacement l'agace, encore et encore.

Immobile, il écoute son coeur battre trop vite. Parce que c'est trop vite, évidemment. Il devrait, se dit-il, rester impassible, parfaitement calme, parfaitement maître de lui. Ne pas se laisser toucher par les circonstances - quel genre de personne se laisse-t-elle aller ainsi à ses émotions ?

Pourtant, en cet instant où il ne peut plus rien qu'attendre, il se risque à se laisser aller un peu. Oh, à peine - détendre ces épaules, ce ventre, c'est terriblement risqué ; imagine que sous la pression liquéfiante du coeur les sphincters ne remplissent plus leur office, ce serait du propre. Plus que de tout autre chose, il a peur d'être lâche - au double sens du terme.

Alors, vu qu'il n'a rien d'autre à faire, il essaie.

En cet instant, en ces quelques secondes où il se laisser aller à écouter la sensation qui l'habite - cœur aigu entre les côtes, ventre en mouvement, membres qui tremblent - sans retenir, sans contracter, sans lutter - il se sait exceptionnellement vivant.

A lui seul ce moment valait tout un voyage.


3. Et dire qu'à cause de tout ça je n'écris plus mes chroniques...

(la raison officielle étant "cette émission s'améliore à chaque fois, comment l'améliorer encore sinon en cessant d'écrire ?")


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