L'oeil du fils / (c) M.P |
Sans relais de FB, la fréquentation d'un post semble divisée par dix environ.
Poster tous les jours sur FB crée une usure.
Ne pas poster engendre l'oubli algorithmique.
Conclusion - se taire ou ne pas être entendu.
Il y a des jours comme ça où le printemps semble tarder.
Même si je dois pour écrire ça plisser les yeux sous le soleil qui me taquine par la baie vitrée.
2. Echec et moite
Il a échoué.
Il l'attendait tellement - il s'y attendait tellement. Ca paraissait mérité. Et plus que ça, logique.
Le marchepied pour une vie future. Pour une vie tout court : oui, là, ça allait commencer.
On le lui refuse. Le sort joue contre lui.
D'abord, il se sent vide. A quoi bon empiler les jours si ce qu'il désirait ne se réalise pas ? Sa vie ne rime plus à grand-chose. Il a envie d'arrêter. Plus la force de s'impliquer, de s'absorber dans quoi que ce soit. Ou alors juste dans l'alcool - ce serait une solution, cette euphorie mauvaise, cette allégresse neurochimique qui allège tout en lui.
L'échec, c'est l'histoire de sa vie, non ? Depuis le premier refus, le premier râteau, la première déception, tout est allé en droite ligne. Il n'a jamais eu ce qu'il mérite, n'a obtenu que ce qu'il désirait qu'à moitié.
C'est en tout cas la façon dont ce soir-là il se raconte son histoire.
Mais cela, il sait attendre que ça passe. Il reconnaît les grandes lignes, attend que le grain s'éloigne - imagine même que cette défaite pourra lui servir.
La nuit, il se réveille avec les mêmes questions. Qu'il a essayé de réduire au silence. Là encore, il les regarde danser. Attend le jour.
A nouveau il se projette - demain, demain ce sera différent.
A bien s'écouter, toutefois, il se dit qu'il se fiche un peu de l'échec (déjà son orgueil le transforme et en rejette la faute sur les autres) ; c'est juste l'absence de rêve, de lieu différent vers lequel tendre - d'objet de désir - qui le fait souffrir.
Douleur lente, anesthésiée, rectangulaire.
Il a beau se montrer patient, il n'en sort guère.
Puis une amie l'appelle. Lui dit des mots gentils, tout simples. Lui fait des compliments.
Il comprend que c'est une technique - elle fonctionne.
Une prochaine fois, il l'appliquera à quelqu'un d'autre.
Peut-être à lui-même, qui sait.
3. Retouvailles
Je t'ai retrouvée hier ; j'ai entendu ta voix ce matin ; tes mots m'ont touché. Où étais-tu, où étions-nous ? C'est si bon de se séparer pour se retrouver ensuite.
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