11.6.10
893 - Friday, friday, friday : ouééééééééééééééééér !
1) Marathaf
L'étrange plaisir que nous prenons à boucler nos traductions comme des dossiers brûlants, les fesses coincées sur nos fauteuils et les yeux carréfiés à force d'écran.
Nous jouons à travailler.
Plus d'un trader y a laissé des plumes ; les traducteurs, heureusement, volent dans des cieux moins pollués.
2) Sans nouvelles de
Du coup, apparait plus supportable l'absence de retour sur tel ou tel projet, mots, musique ou dessin - de même que l'avalanche de nouvelles idées à explorer et d'anciennes à poursuivre.
Il s'agit donc, Dr House, soit d'une addiction au travail, soit d'un apprentissage pas à pas d'une vie plus sereine.
3) La joke de la semaine
Parce qu'une héroine de roman n'en peut plus de serrer les mâchoires et de sentir son coeur battre à tout rompre dans ses tempes, je retrouve cette blague idiote qui m'enchantait enfant (et fait rire mes Petits, tous les quatre) :
Un français arrive pour la première fois à New-York.
A l'aéroport, il commande un café ; on lui sert une coupe d'un demi-litre. Il manifeste sa surprise ; ce à quoi le vendeur rétorque, avec l'accent : 'Ici, en Amérique, tout est vraiment très grand'.
Le café avalé, notre français hèle un taxi ; c'est une limousine à 8 essieux qui s'arrête devant lui. Comme il proteste qu'il n'a pas besoin de tout cet espace, le chauffeur lui lance en grommelant : 'Ici, en Amérique, tout est vraiment très grand'.
Pareille mésaventure lui arrive lorsqu'il commande un hamburger - une énorme chose qui remplit toute une assiette et s'élève au-dessus de sa tête - achète un T-Shirt, qui lui tombe aux genoux, ou se trouve un hôtel - cent soixante-dix étages, des chambres single de 95m2 et des lits où l'on tiendrait à douze.
Avant de rejoindre sa chambre, le Français demande le chemin des toilettes. On le lui indique, mais il ne comprend pas bien et se trompe ; par mégarde, il tombe dans la piscine de l'hôtel.
Alors, il hurle : - Ne tirez pas la chasse !
Oui, pardon.
4) Ne lisez pas, c'est pour mes fils
J'imagine que tu lis ces mots dans un espèce de futur déshumanisé - sans moi, peut-être.
J'imagine que tu m'as, avec le temps, détesté, rejeté, haï, retrouvé, oublié, repensé, et puis aimé sans doute, aimé peut-être ; que tu as fini par comprendre quel hasard étrange ç'a été que je devienne ton père, et toi mon fils. Cette aventure improbable qui a occupé une bonne partie de nos vies.
Tiens, écoute. Je voudrais juste te rendre un petit truc. Qui doit être à toi, je suppose, ou à nous.
Un petit luxe.
Hier, nous sommes sortis tous les deux dans la rue. Tu tanguais, portant ma casquette Stade Toulousain ; tu me tenais la main, tu me parlais, nous nous amusions. Nous sommes entrés chez le boucher, le boucher du quartier. Et nous avons connu le luxe. Le luxe de choisir une jolie viande pour nous fabriquer un plat (c'était ton premier steak tartare), le luxe de refuser l'excès, d'en prendre juste assez, presque au gramme près ; le luxe de réfléchir à ce que j'allais cuisiner le lendemain, à ce qui ferait plaisir à E. ; le luxe de plaisanter, de sourire, de tendre la monnaie au type assis dans la rue et qui avait l'air d'avoir faim ; le luxe de commenter le monde autour de nous, de détailler une recette ; le luxe que je te refuse d'entrer voir au tabac s'il y avait de nouvelles cartes à acheter, et que cela nous laisse sans colère ; le luxe d'un rayon de soleil, avant d'entrer dans la maison. Et ce matin, tu m'as embrassé, sur le pas de la porte.
Tu entres en 6e, l'année prochaine, et j'apprends à me souvenir de tout ce que j'ai haï dans cette période, pour t'en libérer. Tu entres en 6e l'année prochaine, tu grandis chaque jour, deviens beau, vraiment, supportes avec courage les petites vexations de l'appareil dentaire ; restes rêveur, bravement. Et le matin c'est toi qui décides d'accompagner ton frère à l'école, parce que ma cheville est entorsée. Si grand, déjà, comme pour compenser mes petitesses.
Mais c'est ce geste, ce mouvement de la tête - vers moi et vers E. - tes lèvres sur ma joue, nos mots sur le pas de la porte, passe une belle journée, amuse-toi bien, à ce soir, mon trésor. Le luxe de la tendresse, de la complicité, du partage.
Tu es, aujourd'hui encore, l'abondance de beauté dans ma vie. Où que tu sois devenu, avance avec confiance. Tu n'as pas rendu ma vie belle : tu m'as donné la force d'en faire une vie.
5) New skin on the blog
Pas ma faute : c'est aujourd'hui, auourd'hui seulement que blogger propose des nouveautés. J'essaie. Mignons, ces tons pâles. Un peu efféminés, peut-être ?
E tout cas j'aime beaucoup.
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5 commentaires:
C'est beau ça :"Tu n'as pas rendu ma vie belle : tu m'as donné la force d'en faire une vie."
Je pense qu'il appréciera...
Rafale de frissons, magnifique hommege à la vie.
Tu testes blogger , J'ai une furieuse flemme. Déjà que j'écris plus en ce moment. Ca va revenir, je le sens. J'ai fini les copies, ouf!
Tons pâles pourquoi pas, mais les cases ? Un effet "pavlprov" involontaire?
Mon côté facebook... Click si tu kifff !
Euh, pardon.
on expérimente. Moi, je clique 54 fois sur 'intéressant", histoire de faire du chiffre, mais ça disparaît. On me suggère aussi en studio de changer les termes en face des cases. A voir, à voir, à voir.
@ Zoé : c'est bien, aussi, de ne plus écrire, tant qu'on n'a pas l'impression de manquer à un devoir. Si c'est le cas, c'est bien aussi : ça prouve qu'on continue à penser à l'écriture comme une obligation... ce qui enlève du plaisir.
Bref, ne plus écrire, c'est penser à écrire, donc, c'est...
Samedi philo, j'ai l'impression
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