28.9.18

1152 bis - Planer

Je prends l'avion demain. Bon, rien de grave, normalement ; ma peur en vol semble avoir diminué ces dernières années (encore que te raconterai un moment de parapente peu glorieux). Il est désormais rare que je me livre à mon exercice favori en l'air - dis, si je meurs maintenant, qu'est-ce que j'ai fait de bien, qu'est-ce que je laisse d'inachevé ?

Hier j'ai retrouvé via les réseaux une amie hypermnésique qui a gardé des mots d'il y a vingt ans. J'ai effacé quelques années de mails, pour décroître ; retrouvé au passage des traces d'amis, d'amours et de projets. Et, plus étonnant encore - les enfants ont fait le repas, à midi et le soir.

Depuis le temps qu'on attendait ça, avec ma douce, on a failli ne pas s'en rendre compte, tant on geekait sur nos écrans. Dans la cuisine, nos deux petits s'agitaient, nous faisaient rire. Ils nous ont servi comme si nous étions leurs ados boudeurs, levant à peine la tête pour grommeler "oh c'est joli". Et c'était bon, en plus.

Toutes ces années où nous leur avons seriné des mots comme autonomie  partager penser à l'autre - et c'est quand on n'y pense plus, justement, que ça arrive.

Si je meurs en avion, je regretterai juste de ne pas avoir le temps de goûter leurs prochains plats. Pour le reste : j'ai fait comme j'ai pu entre amour, peur et désir. Pensez à arroser les plantes et soyez gentils avec vous-mêmes, vous le valez.



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