Alors, voilà :
Ouééééééééééééééééééééééééééééé !
Il est sorti ! Il est là ! Il est beau !
Mon dernier bouquin, Fair Play, vient de paraître chez Talents Hauts, comme son grand frère Roméo@Juliette. Sauf qu'il parle de rugby au lieu de parler d'amour.
Mais ça n'est jamais bien loin.
Bien sûr, j'ai fait la danse de l'édition (faudra que je vous montre la vidéo, un jour), me suis prosterné douze fois devant la pile d'exemplaires et béni les larres de l'écriture.
Un seul truc me gêne encore : que, pour des raisons que je comprends très bien, l'éditrice ait dû couper la préface que m'avait gentiment écrite Henri Broncan, mon extraordinaire ex-collègue de bureau et de parties de "touché" à Auch...
Alors du coup, bin je vous la remets, cette préface. Que les Anglais qui nous lisent ne soient pas vexés : ce n'est pas de leur faute s'ils sont nés du mauvais côté de la Loire...
Voici donc les mots d'Henri Broncan :
Je n'aime pas l'Anglais !
Dans mon village des fonds du Gers que le Prince Noir avait bien sûr brûlé, j'ai été élevé par un curé et un instituteur inconciliables sauf sur un point : l'Anglophobie et ça, les deux ont su nous l'insuffler ! Le premier nous faisait verser de "chaudes" larmes sur le bûcher de Rouen et le second sur les abominations de Sir Hudson Lowe, à St Hélène.
A l'école, nous souffrions également de voir notre Empire Colonial plus restreint que celui de nos voisins d'Outre-Manche ! Ajoutez, au collège, un professeur d'Anglais bien sévère qui n'a rien fait pour me rapprocher de Shakespeare et finissez par Roger Couderc - un peu chauvin - qui nous "remontait" chaque samedi après-midi du Tournoi des V Nations, contre les Britanniques, leurs arbitres, leurs hors-jeu, leurs yards, leur sang-froid, leur "cuisine" et même leur humour !
Alors, dans l'ouvrage de Manu, je suis bien content qu'Aldous ait dévissé son drop et que la vaillante sélection de Bronhac l'ait emporté, marquant d'ailleurs plusieurs essais, contre les Kickers et la force brutale symbolisée par le terrible Mac Lintock, il est vrai Ecossais, mais ne dit-on pas que "l'Ecosse, c'est l'Angleterre en pire ?".
Et pourtant, j'aime bien le rapprochement final entre ces deux hommes qui ne se seraient jamais connus sans le rugby ; ce gardien de stade me rappelle - une épaule en mieux, une jambe en pire - celui de mes débuts, dans l'ovale, à Mirande ; nous avions, pour lui, la même sympathie, même s'il nous menaçait de sa canne quand nous traversions "son" terrain... en mobylette ! Et ce seconde ligne, "aux cheveux rouges", terrible sur le pré et si doux dans la rue, j'ai eu sa version française à Prades, Tournay, Lavelanet. Piliers et talonneurs savaient à l'époque ne pas pousser en travers !
Dans "Fair Play", je revois le rugby éternel : la stratégie sur tableau noir, la réalité des relations humaines, les faux rebonds, quelques coups bas, les sacrifices absolus, les troisièmes mi-temps, les bagarres, les réconciliations, les amours... Cette fin, entre deux hommes si éloignés l'un de l'autre, par l'âge, le temps et l'espace, seul le rugby pouvait le permettre... Oui, je sais : le rugby, ce sont les Anglais qui l'ont inventé ! A cause de lui, allez, je leur pardonne le Prince Noir, Jeanne d'Arc, Napoléon, Fachoda... et même leur titre de Champion du Monde en 2003 !
Je leur pardonne d'autant plus qu'en 2007, nous allons leur ravir la Web Ellis Cup !
Merci Henri pour tes mots, merci Talents Hauts pour votre travail, merci la vie pour Princesse, les mauvais coups et les jours sans nuages, pour les rencontres (spécial dédicace à Yrf et son "autre regard", Toulousains foncez au Filochard, vous verrez ce que d'habitude on ne voit pas), merci à ceux qui me supportent encore, merci, merci...
J'ai content.