1.8.07

Pluie fine de nouvelles

Ca commence à être la pagaille, dans ce blog : une fois les impressions de vacances, une fois les chansons en cours, une fois le compte des menus déboires... je vous jure, faudrait thématiser tout ça.
Ca fait partie des 3077 projets qui fonctionnent en même temps et qui me condamnent à rester assis à mon ordinateur.
En plus, cette nuit, en pleine phase créative, j'ai pensé que je pourrais vous donner plus souvent des nouvelles. Par exemple si vous me donniez un petit mot, une expression, un thème... ou que j'en prenne un au hasard, et que je me débrouille pour en faire une nouvelle sur le pouce ?
Ca pourrait être sympa, non ?

Tiens, par exemple, en ce moment, je travaille sur un manuscrit qui parle de chat. Hé bin je pourrais faire un truc comme ça.

Chat.

"C'est toi le chat"
Le garçon la bouscule au lieu de simplement la toucher du plat de la main ; à son expression renfrognée, elle comprend qu'il est en colère.

Il court après tout le monde depuis de longues minutes - à vue de récré, on dirait des heures - mais il n'est pas assez rapide. Peut-être un peu trop gros, peut-être pas assez agile. Il s'est mis très vite à transpirer du front, à devenir tout rouge. Derrière ses lunettes, ses yeux se sont presque remplis de larmes.


Elle, elle l'a vu chasser les unes après les autres les proies qui feignaient de l'attendre, qui feignaient d'être faibles pour mieux s'échapper d'un coup de talon dans les airs ; elle, elle s'est dit que c'était dommage, qu'il était si gentil et qu'il méritait mieux.

Elle s'est tenue au milieu du terrain de basket, loin des bancs et des endroits surélevés où l'on peut crier "pouce !", attendant qu'il la remarque, petite victime sacrificielle, attendant qu'il s'approche, attendant qu'il la touche.

Elle a fait mine de se dérober, un peu. Pour ne pas qu'il comprenne qu'elle se laisse faire, qu'elle a presque pitié de lui, qu'elle se laisse attraper parce que la veille ils s'étaient jurés de rester amoureux toute leur vie et de se marier quand ils seraient grands.

Mais il la bouscule, la regarde d'un air furieux.

- Tu l'as fait exprès. Mais j'aurais pu attraper n'importe qui.

Il lui a fait mal, avec ses mains.


- C'est toi le chat, pauvre cloche.


Et il s'éloigne en sautillant, toujours aussi gauche et grassouillet.

Elle pense à ce petit cochon, dans un livre. Il lui ressemble. Elle se demande ce qu'elle a pu lui trouver.

C'est moi le chat ? Un chat, ça griffe.

Dix secondes après, le porcelet est en train de hurler au milieu de la cour, la joue décorée de quatre traces de sang bien nettes. Elle sera punie, sans doute. Mais elle se sent tellement bien...

C'est toi le chat, maintenant.



Et ouala. Et une spécial dédicace à Princesse, qui lira ceci dans quelques jours si les cyber-café existent à M..-J...

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