J'aurais dû faire les vitres |
Si je n'avais pas eu mieux à faire
Je me serais adressé
Au dieu des fleurs et du jardin
Au dieu des moineaux, des insectes.
J'aurais prié le dieu du vent poussif, de l'écho des voitures,
le dieu des fatigués, le dieu des infidèles,
le dieu de ceux qui sourient perdus au milieu de leur puzzle
pour qu'il m'explique.
Je cherchais simplement
(ou : j'aurais cherché, s'il n'y avait eu l'existence à assurer au jour le jour)
La source
dans le désert
Le granit
sous le calcaire
Le signe sous les signes.
Une tarente de Maurétanie descendit le long du mur de chaux
cachée par
les bambous
pattes rondes
et un instant je la considérai comme
un message
relativement indéchiffrable
ou
une leçon sur le réchauffement climatique
ou
le hasard d'un voyageur ramenant dans ses valises une sous-espèce de gecko facilement adaptable à
nos latitudes
comme une bénédiction muette
le temps que j'y réfléchisse,
elle était partie.
Je me remis à mon travail presque sans maudire
ma religieuse indécision.
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