28.4.15

1112. Régularité, mon blog

probablement la photo la moins intéressante de l'histoire de ce blog
1. Ah bin oui forcément

Parce que voilà, tu te dis "ah là, je vais écrire super-régulièrement, une fois par jour promis, avec des rubriques vachement comme ci et complètement comme ça, en gardant le, en variant les" ; et forcément, au bout de deux semaines, tu te retrouves même plus décalé - à la ramasse, oui, parfaitement.
Tu te cherches des excuses - les traductions qui, les interventions que, l'émission de radio dont, les vacances... Sauf qu'en vrai, tu n'as pas oublié l'essentiel : tu écris ici quand c'est ta seule respiration.
Et voilà que des respirations, tu commences à en trouver un peu partout...
Le printemps, quoi.


2. La suite des aventures violemment méditatives attendra un peu
(mais pas trop tout de même)

D'un seul coup, la voisine l'énerve.
Voilà des jours, des semaines, des mois - depuis qu'ils ont aménagé ici, en fait - qu'elle prend n'importe quel prétexte pour venir le déranger quand il travaille. Alors bien sûr, il travaille chez lui, et elle aussi.
Du moins, elle prétend travailler ; contrairement à lui, elle n'a aucun besoin de gagner de l'argent, son mari le fait pour deux ; elle se contente de proposer ses services de décoratrice d'intérieur via un site prétentieux et de poster sur facebook des statuts d'une sottise à faire pâlir. Mais il ne l'a jamais vue travailler - elle se vante toujours de ses projets, de ses prospects richissimes, sans apparemment qu'aucun chantier ne se réalise. Et comme elle s'ennuie, elle vient lui rendre visite à tout bout de champ. A chaque fois, il ignore comment réagir.
Bref, elle l'emmerde et il la déteste.
Ce jour-là, la colère le prend.

3. Tout ça pour dire que

Notre cher Jean-Sébastien Leforestier plaît beaucoup au jeune public ; j'ai eu la joie de parler de lui récemment aux collégiens de St Martin de Crau - un endroit magnifique, avec une visite de manade où je me suis rappelé que je pouvais connaître l'émerveillement ; tu sais quoi ? C'était tellement bien que j'aurais dû faire un reportage photo. Malheureusement, je ne suis pas la grande Séverine Dumas (à mon immense regret, peut-être), mais du coup tu peux aller voir chez elle comment c'était bien.
Et puis le roman Le pire concert, en plus du prix des Incorruptibles, est sélectionné pour le prix des lecteurs d'Onet le château (décision jeudi, en attendant regarde les bandes annonces, elles valent leur pesant d'), celui d'Oloron Ste Marie, celui du collège Denis Poisson de Pithiviers, celui des lecteurs de Haute-Savoie et pfff je suis sûr que j'en oublie mais je n'ai toujours pas classé mes papiers et je n'ai plus accès à mon mail rahahaha c'est fatigant ces histoires, mais, c'est décidé (enfin, comme quand je décide quelque chose, hein) : je vais me fabriquer un petit site exprès pour les jeunes lecteurs - parce que faut pas déconner, il doit y avoir sur ce blog quelques posts peu recommandables...

4. On bavarde, on bavarde...

... mais j'ai traduction dans deux minutes et il faut que je fonce. Je ne te parlerai donc pas cette fois de mes questions concernant l'arrêt du rugby, de l'identité internet et des réseaux sociaux, de la poésie et des mots d'amour, des projets en cours.
Mais on se boit un thé quand tu veux, faut pas pousser - on trouve toujours le temps, pour les amis.

16.4.15

1111. A point nommé

1. Orage
Déjà posté.

... quoi de plus encourageant qu'une petite bénédiction pluvieuse quand, besace au dos, tu vas poster tes 8 kilos de manuscrit ?

2. Ô déses... non, je me retiens

Que faire de la voisine ? Que faire avec elle ?
Elle reste dans le salon, babillant quelque chose à propos d'une gouttière qui fuit.
Ils se tutoient. Ils ont fait connaissance quand il a aménagé ici trois ans plus tôt. Depuis, ils sont devenus presque amis. Bien obligé.
D'habitude, ils se voient sur le trottoir. L'été, il leur arrive de prendre l'apéritif ensemble. Pas très souvent, mais ça arrive. Leurs conjoints sont là.
Aujourd'hui, comme à chaque fois qu'il se trouve seul avec elle, il se sent mal à l'aise. C'est comme un crépitement léger au niveau de sa poitrine, qui ne veut pas s'arrêter. Il ne sait pas s'il doit s'assoir, rester debout, bouger. Elle lui parle en le fixant du regard et il a l'impression de rougir. Pourquoi ?

3. Coup de vent

Il faut que je te raconte la suite de tout ça, mais voilà, le train m'attend. St Martin de Crau, me voilà.

15.4.15

1110 - Avant de partir

Fin de
1. Elle, tout de même

Là, je peste. Tout m'irrite. Je pourrais te faire une liste longue comme les bras de tous les gens qui me les brisent - et t'expliquer pourquoi, comment ; je suis prêt (fait plutôt rare) à les envoyer bouler. Je me dresse, je m'indigne, je me révolte.
Et là, doucement, elle me dit

Pourquoi tu montes sur tes petits poneys ?

Je redeviens ce petit garçon un peu perdu quand les choses ne vont pas comme il s'imagine.

T'ai-je dit à quel point je l'aime ?

Brautigan te comparait à un film qu'il avait vu enfant ; moi, je me souviens de Belle Marianne dans Robin des Bois. Mais tu ressembles plus à la fille qui m'arrachait à moi-même dans mes rêveries d'il y a si longtemps.

2. Eclat

- Salut, je te dérange pas ? lance-t-elle.
Bien sûr que si.
La voisine le dérange toujours. Pire, elle le trouble.
Elle n'a rien de particulier, rien de caractéristique. Rien de désirable, même. Mais elle est une femme. Et les femmes le troublent.
Les hommes aussi, bien sûr. Mais différemment.
Elle le trouble parce qu'avec une femme existe toujours la possibilité d'une relation amoureuse. Sexuelle. D'un jeu de séduction. Son comportement, il le sait, change du tout au tour en présence d'une femme. Il se fait plus doux, plus attentif - et plus solide à la fois. Pour les femmes, il est fort, savant, attentionné. Pour les hommes, il est juste moqueur. Parfois hostile, mais de façon feutrée. Il craint de montrer son hostilité de façon trop vive. Il craint surtout la riposte.
Aujourd'hui, il pourrait se montrer hostile avec la voisine. Il s'en sait capable, soudain.
Ou mieux qu'hostile, froid. Distant. Neutre. Il pourrait essayer.
- Non, répond-il.
Combien de ses réactions sont-elles machinales ? Conditionnées par des années de politesse, ou par l'inquiétude des conséquences ? Du fond du coeur, il voudrait refermer la porte, sans même lui avoir répondu. Sans avoir laissé l'idée de la voisine pénétrer dans sa réflexion. Il voudrait ne pas avoir ouvert.
Elle est déjà à l'intérieur - normal, il lui a ouvert la porte.

3. Débloqué

J'ai dû titrer il y a peu "With a little help from my friends". En fait, par association d'idées, ça a mené à la renaissance de ces petites expériences.

14.4.15

1109 - Sur la fatigue

1. Tu parles d'une promesse
Si, si, je suis sur l'affiche


Et donc, le type qui se promettait de faire du sens la semaine passée commence celle-ci en oubliant ses bonnes résolutions de blogueur.

Jours étranges. Chaleur orange à travers les rideaux - beaucoup, beaucoup de fatigue ; hauts et bas quotidiens. Dérèglement climatique des états d'âme.

Les idées passent et je n'ai pas toujours la force de tendre les doigts. Ni de lutter contre les doutes.

Passé la nuit à me réveiller sur les remarques d'une éditrice. La journée, à chercher l'énergie d'y répondre.

Je ferais mieux de parler des amis ; de C., qui les yeux dans les yeux entre potes me reprochait de l'avoir blessé - vieille histoire, et moi qui ne me sens pas vraiment concerné. Plutôt en colère, pour tout dire. Comme si faire et faire encore ne suffisait pas, ou plus. En couple, en amitié. En écriture.

Je pourrais parler de R. et d'une observation qui m'est venue sur la façon de renvoyer une assiette au restaurant - trop chaud, pas intéressant. Rien à dire. Rien qui trouve de grâce à mes.

Tu connais l'histoire de la petite graine qui refusait de germer quand le soleil l'appelait ? Bin pareil. On appelle ça... le printemps.

(Titre d'un film vu par hasard et qui m'a enchanté par ses chassé-croisés baroques, sa vivacité malicieuse, ses comédiennes, son côté décalé - tiens, j'aurais pu t'en parler aussi, non ? Et si je ne l'ai pas fait, c'était peut-être à cause de ces points de suspension qui sont pour moi la seule faute de goût)

2. L'autre

D'abord, il ne bouge pas. Il hésite, le cœur battant. C'est peut-être une erreur. La tentative d'un démarcheur quelconque, qui va se lasser. Il ne doit pas se déranger pour si peu - pas quand il est si bien, ou en tout cas si engagé dans quelque chose.
Mais on frappe à nouveau. On sonne, même.
C'est quelqu'un, c'est urgent.
L'autre a toujours une urgence insupportable. Il pourrait comprendre à distance qu'on a besoin de solitude. Ou qu'on a besoin de lui, parfois. Vraiment, s'il faisait un effort, l'autre verrait qu'il doit nous laisser tranquille, ou bien recueillir les plus débordants de nos abandons.
Mais non. L'autre résiste. L'autre est là de façon irréfutable - un grand couillon incapable ou bien une harpie qui pompe notre énergie. Quelque chose de cet ordre : l'autre est imparfait, incontrôlable, incompréhensible - peut-être plus que nous-mêmes encore.
Il se rajuste, ouvre à contrecoeur la porte de la chambre. Dehors, on a cessé de frapper - mais il entend, il sent une présence sur les escaliers. Quelqu'un qui s'agite en silence, dehors. Quelqu'un qui le dérange.
La main sur la poignée, il se fabrique un sourire.
C'est juste la voisine.

3. Youpi

Vendredi et samedi, tu pourras me voir du côté de Saint-Martin de Crau ; si on s'y voit, je te jure que je n'aurais quasiment rien à voir avec le lugubre auteur de ce post.

4. La rubrique 4 est transférée dans les commentaires du post précédent
 
Parfois, j'aime bien aussi les titres qui parlent d'eux-mêmes.


10.4.15

1108 - Je connais un restau dégueulasse, mais il est cher

1.With a little help from my friends
Dans tous les sens

Ca ne va pas être facile de traduire simultanément un best-seller sur la non-violence et un roman porno. Ou alors si ?

J'ai donné hier d'excellents conseils à une amie. A moins que ç'ait été une flopée de conneries vaseuses. J'ai du mal à faire la différence.

Je ne suis pas en colère contre les gens avec qui je travaille, je ne déteste personne, je ne méprise rien. Ou alors tout le contraire et je m'en veux un max. 

Des tas de choses se passent dans le monde toutes plus révoltantes les unes que les autres - et je ne parle que de moi. J'aimerais croire que c'est par modestie. 

Je veux écrire la guérison et l'espoir - c'est la colère qui remonte à la surface, crépite autour de mes bras.

Il fait beau sur Toulouse. Je me suis enfermé en moi.

L'état du monde m'inquiète - l'idée de lutte me fatigue.

Le jugement, tout de même, ça reste un sacré fardeau.



2.  Équilibre

Ainsi, oui, il danse. Il bouge, en tout cas.
Ce n'est plus de la méditation. Pas de la chorégraphie. Ni un exercice. Il laisse son corps bouger. Sans intention aucune.
C'est un peu inquiétant, au début, ces mouvements qui semblent jaillir d'eux-mêmes. Inquiétant au point qu'il tente de les calculer, de les prévoir, de les rationaliser. Mais tout de même, il parvient à les laisser être.
Certains font naître de la douleur ; d'autres révèlent des muscles profonds, les dorsales de ses abysses intimes.
Certains ne font rien.
Parfois il est en équilibre ; parfois, il s'allonge. Parfois il se contracte - parfois non.
Des sensations plaisantes passent de temps à autres, lointaines, fugitives.
Il s'en méfie.
Il se tient dans une petite pièce - dans un petit espace d'une petite pièce. Devant lui, le lit ; derrière, l'armoire. Il n'a certainement pas la place d'étendre les bras ou les jambes, pas dans toutes les directions. Mais qu'importe, il laisse le mouvement venir.
Il est peut-être en train de changer, de corriger, de guérir. D'apprendre, qui sait ?
Mais lorsque cette pensée lui vient, il se replonge dans la sensation immédiate, pour ne pas la compromettre.
Son corps bouge, sa conscience flottante à l'intérieur.

Soudain, on frappe à la porte.

3. Fausses pistes

Les journées sont chargées comme un printemps trop clair - tu l'auras vu au ton de ces derniers jours. Redevenons primesautiers : cette histoire de synopsis pour un roman jeunesse.
Je t'ai raconté, donc, comment Nathanaël débarque dans une petite ville du Sud-Ouest chez sa mère, qu'il n'a jamais vue. Enfin si, à l'époque où il se croyait le Prince du parc - parce que c'était là qu'elle vivait. Même que c'est à cause de tous les problèmes de cette mère (qui, il le craint,  pourrait lui avoir transmis le chromosome 8°6) que son père a voulu l'emmener loin.
Mais bon, donc, le père n'est plus là - sauf dans les souvenirs de N.
Les premiers temps sont difficiles? Surtout à cause du chat de la mère et de son régime végétalien.

J'en suis là, à peu près - un peu plus loin, en fait, seulement voilà : j'ai déjà heurté deux pistes qui ressemblent à des écueils :

- Nathanaël est devenu une Nathanaëlle au bout d'un chapitre. Je n'ai pas dit non, tu me connais ; seulement voilà, au quatrième chapitre (son projet, en tout cas), Nathanaëlle était enceinte et n'avait aucune envie d'avorter. Sauf que voilà, je n'avais pas envie de parler de ça. On s'est séparés (je crois) en bons termes, et Nathanaël est redevenu un garçon.
- Nathanaël a demandé hier s'il pouvait porter une robe de sa mère. Je lui ai répondu que c'était quand même assez bizarre, comme aspiration. Sans juger ni jeter la première pierre, évidemment, mais bon, moi ce que je voudrais c'est qu'il s'occupe de ce barrage qu'on compte construire tout près de la ville. Je ne vois pas bien comment concilier les deux.

Voilà. Ça reste ouvert pour la suite ; pour l'instant, Nathanaël est sur un quai de gare, du côté de Lyon, repartant de chez ses cousins (tu sais - là où selon son père, il devait aller vivre).

 4. Elliptique, mais

C'est moi ou c'est de plus en plus vrac, par ici ? Promis, la semaine prochaine, je me mets à faire du sens.












9.4.15

1107 - Jaune avril

Faut vraiment que je r'fais des photos
1. Jérémiades

J'aurais pu utiliser ce sous-titre comme titre du - sauf que voilà, tout à l'heure rue Alsace, le bleu du ciel était jaune et frais comme un poussin. Du coup, je me suis dit que.
Aujourd'hui, questionnement profond : à quoi bon avoir repris cette régularité ? Les choses ne changent pas vraiment - je parle de mon nombril, de mes pets de travers, je regarde ce qui s'écrit quand les doigts arrêtent de penser ; je tente une série dont je ne suis pas toujours certain de là où elle mène ; même mon 3. qui me semblait promettre monts et merveilles me paraît un peu mou du.
Et pourtant je me refuse toujours aux facilités - analyser doctement tel ou tel film, recommander chaudement tel album ; prendre position sur la dernière mode, la prochaine info.
Si tu savais ce que ça m'emmerde.
D'un bon film, je me dis qu'il m'a fait oublier que j'étais là ; d'un bon roman, qu'il m'a emporté (et peut-être rendu jaloux). S'il y a quelque chose que j'aimerais te donner envie de lire, je me dis que tu l'as déjà lu, et que sinon la chance t'y portera.
Le plus difficile pour moi est de donner un avis - me moquer d'un tel, m'indigner de telle ou telle chose. Non que je n'aie pas mes révoltes, mes colères ; mais je reste persuadé qu'il y a mieux à faire  que les argumenter haut et fort (travail de l'intellect sur un instinct, toujours trop tard, toujours faussé).
Bref - on en est là.

2. Liberté

Ainsi, il a esquissé des mouvements de danse.
Il s'en étonne ; se fige.
Le principe lui vient en tête : laisser chaque mouvement, chaque infime crispation, aller jusqu'au bout.
L'instant d'après, déjà, son esprit rationalise - il pourrait en tirer des principes, une méthode, un enseignement. Il pourrait s'asseoir, prendre une feuille, noter ce qui lui vient.
Déjà ses épaules se tendent, son bras s'apprête à saisir un stylo. Son souffle se modifie.
Déjà, il ne danse plus.
Il a peur qu'on le regarde. Qu'on le voit danser - par la fenêtre, par hasard, par accident.
Il a peur que quelqu'un entre, le trouve là. Se mette à rire, aie l'air gêné, le prenne pour un fou.
Et s'il était certain de sa solitude - ce serait lui qui se prendrait pour un fou.
Ainsi il avance, l'élan figé par la pensée de l'élan.

3. Rien à

... mais j'avais une blague avec la mairie de Toulouse.


8.4.15

1106 - Où je veux qu'tu r'gardes

1. Bonnes fréquentations
Pas envie de rire


Est-ce que quelqu'un pourrait-il m'expliquer le pourquoi de la raison du fait que d'hier à aujourd'hui les stastististiques de ce blog ont bondi d'un zéro ? Et un jour où j'ai l'humeur mal rasée et deux mains gauches dans la tête, en plus ?
Bref, c'est pas le moment de m'agacer.
(Au chapitre des trucs qui m'intriguent, il semblerait qu'il y ait un lien chrono voire logique entre les soirées d'enregistrement de la plus fabuleuse émission de l'histoire de la radio embarquée et
- une tendance prononcée à la migraine
- une incapacité certaine à se concentrer sur quoi que ce soit.
J'y réfléchirai dès que j'aurai retrouvé mes neurones).

2. Douleur

Quand, poussé par les conseils des magazines, il se met à l'écoute de son corps, c'est souvent la douleur qui s'exprime. La douleur ou une sorte d'inconfort. Une gêne ici, une tension là ; il s'agace à tenter de les défaire - et elles s'enfuient, changent, migrent. Il passe de longues minutes immobiles à les chasser comme un papillon sans filet.
En même temps, il se fige, s'immobilise.
Un jour, un peu par hasard, il essaie autre chose.
Il bouge dans la douleur - il se déplace en miroir de la sensation.
Ça fait un peu comme une danse ; ça fait un peu peur.
Ça fait taire, aussi, la voix qui lui parle de douleur et de reproches.
Il s'arrête très vite - ne pas aller par là.

3. Joliciel

Vu passer hier une info sur une application permettant de donner à voir l'écriture "à mesure" - les retours, les corrections, qui défilent. La création d'un manuscrit, donc.
J'ai trouvé ça marrant (jusqu'à ce que le journaliste qui en donnait une illustration laisse derrière lui une faute d'accord). Mais tout de même, c'est un peu ce qui se passe ici, non ?

4. Community ménageur

Non, mais tu imagines, toi - lancer ici les prémisses d'un roman, écouter les avis, avancer en groupe ? Si tu es partant, tape dans tes mains.
Situation de base : le héros s'appelle Nathanaël ; il vient de perdre son père, avec qui il vivait en banlieue parisienne ; au lieu de se retrouver comme il s'y attendait chez sa tante, à Lyon, il est contraint d'aller vivre dans le Sud-Ouest, avec sa mère, qu'il ne connaît pas.

5. Grand jeu concours

Tu as l'impression d'avoir déjà vu la photo qui illustre ce ? C'est peut-être que tu fréquentes fréquemment ces parages.
Quoi qu'il en soit, si tu retrouves sa première apparition, tu gagnes un.




 

7.4.15

1105 - J'ai oublié quoi ? Ah oui le

Une des premières
1. Vieil homme fripé de partout

Que dois-je conclure lorsque chaque match de rugby semble désormais me valoir une ou deux séances d'ostéo - sans compter les nuits à faire rire ma chère et tendre avec mes petits piaillements de douleur ?

2. Money, part 2

Là, il ne s'est rien passé. Ses comptes sont stables.
Il a pris l'habitude, Internet aidant, de les consulter quotidiennement. Comme ses mails, son compte facebook, deux ou trois applications régulières.
Un peu comme quand il fumait, quoi ; retrouver ce moment de réconfort, d'habitude rassurante.
Et comme quand il fumait, ça ne suffit pas toujours.
Le compte sans entrée, la boîte de réception vide, l'absence de commentaire - voilà, ce n'est pas assez. Cela crée un manque, un besoin. Une insatisfaction.
Comme si l'absence de changement, de divertissement, lui laissait à la bouche un goût d'échec. Une lourdeur qu'il traîne tout au long de sa journée, difficile à dissiper.
La raison, qui plus est, lui souffle qu'à gagner de l'argent, il paiera des impôts ; et que donc, plus il en aura, plus on lui prendra ; plus il aura, moins il aura.
Ces sautes permanentes de son humeur financière l'agacent comme un eczéma qui vous fourmille au creux des bras.

3. Bouse sweet home

Et n'empêche, se rend-il compte pendant ce ouikend familial, peu de choses aussi intenses et évidentes que le plaisir régressif de rigoler ensemble devant une nullité cinématographique (du Jarmusch, qui plus est), en tirant les cheveux de celui qui s'endort avant les autres.

Ô Père, tu leur manques - mais ils ont appris à rire avec toi.




3.4.15

1104. Piscine

Terminus provisoire
1. Dans les choses à annoncer...

... l'arrivée au courrier d'un pack de nouvelles de chez In8 intitulé Superman n'existe pas parmi lesquelles une "Machine arrière" qui me rappelle que j'ai épousaillé quelqu'une qui écrit diablement bien...
... le départ par voie électronique d'un certain nombre de manuscrits qui...
... et ça suffit pour aujourd'hui car Anton a code et Zadig rugby, et n'oublions pas que je suis un papa pressé.

2. Money (part 1)

Il constate sur son compte en ligne qu'on vient de lui payer une somme qu'on lui devait ; le soleil se lève au même moment.
Les chiffres sur la ligne le gonflent d'un sentiment particulier - quelque chose se pose en dedans ; il n'a pas à avoir peur, pas à s'inquiéter, tout va bien pour lui, son travail, ses projets, son mode de vie.
Les tâches lui semblent légères, rapides, amusantes presque ; l'argent, c'est du temps qu'on lui rend.

La veille encore, son compte était vide, ou quasiment. Il avait beau savoir que le chèque arrivait (le plus vieux mensonge du monde, dit-on), il pédalait à l'intérieur de lui-même. Soudain ses choix lui paraissaient plus que douteux - se lancer ainsi, avec la conjecture et la crise et la tendance, c'était de la folie, pire, de la déraison. En ouvrant les yeux, il devrait s'en rendre compte, il s'était trompé de voie.

Ce matin, il se paie le luxe de ressentir dans sa poitrine ces deux états - le manque, la récompense - et de jouer alternativement de l'un et de l'autre.

3. Gaillarderies

N'empêche que depuis hier on ne me parle que de corrections.

2.4.15

1103 - Les jours sans rien

Dessous dedans (/c/ E.U.)
1. Les jours sans rien

C'est couillon mais c'est vrai, ça reste un plaisir d'arriver ici et de me dire, té mais, quoi écrire aujourd'hui ? Ces jours-là où le temps coule comme une eau de montagne un peu folle, en vrac, en papillonnant.
J'aime bien l'idée de me laisser surprendre par ce qui s'écrit ces jours-là.

2. Le vide, le vrai

Il le sait, on médite pour rencontrer le vide. Le vrai - le silence intérieur.
Il le souvient d'un jour, au bord de la rivière, dans le soleil et les cris des enfants, où il s'était surpris à traverser ce silence - l'espace d'un instant, comme on se rend compte au volant qu'on vient de s'endormir, sur l'autoroute. On se réveille dans un hoquet.
Au mieux, évidemment.
Ce jour-là, il avait goûté au silence pour la première fois depuis longtemps - c'était il y a longtemps, et sa tête était emplie de remords, de regrets, de reproches ; il ne savait plus, ne savait pas encore, comment vivre sa vie. Et cette minuscule seconde de paix, d'oubli de soi, à la baignade, avait été comme une révélation. Peut-être la fissure d'où avait jailli la source (à force de s'enfoncer au plus profond de lui).
Et donc, tous les jours ou presque, il tente de retrouver ce silence.
Souvent, le bruit de son attention l'en empêche.

3. Mais je ne sais pas, moi

Quoi te dire dans ce /3/ destiné au fantasque et au fantasme ? Ah si, tiens : depuis ce matin, j'ai pour tâche de lire (et traduire) des romans érotiques.
Me voilà tout ragaillardi.


1.4.15

1102 - Tu vois bien que tu peux...

Plutôt content
1. Aujourd'hui est un bon jour

Terminant une traduction super agréable, et juste avant de passer à la suivante a priori intéressante, j'apprends qu'il m'en tombe une troisième passionnante sur le coin de la.

Alors évidemment, ça va être sportif jusqu'en juillet, mais hein, ça me préparera pour la plage.

Aussi, vu L. pour parler de flims - faut pas oublier qu'on en a déjà fait ensemble, alors pourquoi ne pas se lancer dans le grand bain en dépit de notre petite stature de bouseux toulousains ?

Et puis, histoire de couronner le tout, cette sélection au prix des Incorruptibles pour Jean-Sébastien Leforestier et son Pire concert - aux côtés de plein de gens que j'ad(ore/mire), trop nombreux pour les citer mais tout de même une bise à toi la plus grande.

Bref, tu sais quoi ? Si je marque un essai ce soir au rugueuby, on pourra considérer ce mercredi comme journée de référence dans le championnat quotidien de l'existence.

Et c'est même pas une blague.

2. Jeux de

Le problème, quand il s'assied en tailleur pour ne rien faire, c'est que justement il ne sait pas quoi faire.
Sur le papier, c'est simple - attendre, rester là.
Tu parles.
Là, justement, ça s'agite furieusement.
Ce n'est même plus le temps - il a pris l'habitude de rester ainsi plusieurs minutes, immobile, à écouter le silence relatif.
Mais de son attention, que doit-il en faire ? Détendre, fouiller, explorer, corriger, chercher, comprendre ? Et il a beau savoir que non, rien de tout ça, n'empêche : ça foisonne dans sa caboche.
Le mieux qu'il puisse faire, c'est tenter de garder son attention à peu près toujours au même endroit.
Ce jour-là, presque par hasard, il pense à ses mains.
C'est vrai, ses mains, il s'en sert souvent. Depuis qu'il ne fume plus, il lui arrive de ne rien faire avec - mais à peine. On lui a appris à se servir de ses dix doigts. A ne pas rester les bras ballants.
Aussi, quand il se pose, les mains jointes, il se rend compte qu'elles fourmillent autant que lui.
Non. Pas exactement. Où sont-elles, ces foutues mains ? Il ne les ressent pas bien. Quelque part par là, où elles sont toujours, évidemment - au bout de ses bras, la belle affaire - mais les perçoit-il vraiment ?
Il les écarte, les repose. Elles s'impatientent (ou bien c'est lui ?)
Elles sont tendues, non ? Crispées. Dans une position peu naturelle.
Il doit exister un endroit où elles seraient libres, légères. Agréables, pourquoi pas.
Pour l'instant, c'est à peine s'il a froid aux doigts.
Alors il cherche.
Ce qu'il trouve d'abord, c'est la couche de sédiments entre sa tête et ses perceptions. Les il faudrait, les peut-être, les comment faire.
Il laisse glisser. Il a froid aux doigts - c'est déjà un début.
Et pendant que ses pensées, ses jugements, ses souvenirs défilent, il essaie tant bien que mal de garder le contact avec ce froid. Avec ces mains qu'il connait si bien et si mal.
Quand il se relève, il n'a aucune réponse, aucune certitude.
Rien dans les mains.

3. Interdiction de

En raison des difficiles conditions de vie des auteurs, le troisième point de ce post sera à partir de demain remplacée par de la publicité ciblée. Merci de cliquer ici pour en savoir plus.