12.6.13

1044 - A hauteur d'yeux

1. Le roux est une couleur froide

Parce qu'à n'aller au cinéma que porté par le courant (à savoir hier l'enregistrement de Pas plus haut que le bord à l'Utopia Tournefeuille) et sans envie précise (ou disons, sans focaliser dessus, vu qu'il était trop tard après le repas), on tombe parfois sur de petites perles, comme celle ci-contre.

Oh, d'accord, la critique l'a boudé. Froid ? Maniériste ? Je ne sais pas. Plus d'une fois, j'ai été scotché par la lumière, la composition, les couleurs - un vrai film de peintre ; plus d'une fois, j'ai apprécié la volonté de laisser au spectateur l'espace de deviner les liens et les motivations des personnages, de ne pas les juger. Quant à la reconstitution des années soixante, je l'ai trouvée séduisante par son économie de moyens - et par là-même allant au-delà du simple film historique. Pour finir, l'histoire de cette adolescente rousse qui redoute la fin du monde alors que c'est son monde à elle qui explose m'a touché par son actualité.

Elle renvoie évidemment au succès de la Vie d'Adèle, primé à Cannes. Que j'irai voir, peut-être, ou dont j'attendrai qu'il flotte jusqu'à moi - comme a flotté il y a quelques mois Le bleu est une couleur chaude, (tiens, je te mets un lien vers un site moins affreusement commercial qu'Atazon ou la Fnuc) BD dont le film est tiré. Tu sais quoi ? Je l'avais tant aimé, cet album, avec ses graphismes rêveurs et précis, avec ce romantisme désenchanté qui me rappelait mon adorée Fanny Chiarello, que je doute quand même un peu d'apprécier autant le film.

Nous verrons (c'est une belle promesse, pour des cinéphiles, non ?)

2. En parlant de fin du monde

Aujourd'hui, la Grèce sans télévision publique. Et les commentaires sur les journaux en ligne ? "Ah bin si seulement on pouvait nous enlever Plus belle la vie / Patrick Sébastien / Sophie Aram" (suivant la tendance politique, évidemment).

Tout ça sans souligner la disparition des orchestres, des centres du livre, et de pas mal d'autres de ces institutions "culturelles" sur lesquelles crachent parfois mes potes de gauche. Pour ma part, tu me permettras de m'inquiéter un tantinet. Alors oui, nous avons hérité l'ORTF et les chaînes publiques de Mongénéral, qui n'était peut-être pas le plus grand des démocrates ; néanmoins, me dire que l'information tombe soudain dans le domaine privé, au même titre que les retransmissions sportives ou les shows à paillettes - sanctionnée, donc, par les pouces rouges ou verts et les courbes d'audience - me paraît un joli pas dans la mauvaise direction.

Je te dis ça et pourtant, c'est à peine si je sors voir des spectacles, tandis que cent fois par jour comme un con je clique sur ma page facebook afin de m'assurer que je ne rate rien de ce qui arrive - quelle que soit la réalité recouverte par ce terme imprécis.

J'écris en ce moment une longue nouvelle d'anticipation (c'est joli, comme terme). Et souffre donc du complexe de Cassandre - si ce que je dis se réalise, dois-je le taire pour l'éviter ?

3. Et sinon, les choses que j'attends

L'Europe, bordel. Oh, et l'été. Pas dehors - ça commence à s'arranger - mais à l'intérieur.
Et cesser de me répéter qu'il est déjà trop tard.

4. Egalement, et que je suis couillon

J'ai oublié de te signaler que l'ami Pomès joue dans la cour des grands, avec ce nouvel album dont il est le dessinateur, et qu'il me tarde de découvrir ailleurs qu'à la télé. Allez, tiens, image pour la peine, hop
et puis tiens, tant qu'on en est à puber, tu peux encore voir samedi 15 au Poche, dans le cadre du festival Arc-en-ciel, Tonton Maurice qui n'en finit pas de. Re-photo, dis donc, c'est vraiment la fête aujourd'hui, à part pour la mise en page qui. Pff. 


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