3.6.13

1042 - P. et le mystère de la grande faucheuse

1. Elle n'est plus

Il est de ces jours où tu te sens absent (ou trop présent, peut-être, quasi-forcé et mécanique). C'était le cas hier - peu de rencontres, peu de lecteurs, peu de courage pour changer les habitudes. 
Et puis elle n'était pas là. C'est bête comme ces amis auxquels tu ne penses pas tous les jours, mais que tu as toujours plaisir à retrouver - tiens, samedi à la fête il y aura untel et tu te dis chouette, ça fait longtemps que - te rappelle soudain qu'ils sont, comme toi, mortels.
Tu savais qu'elle était malade, mais tu ne savais pas comment. Et puis les mots t'arrivent en rafale - très. Trop. Elle n'est plus.
Toi, tu regardes le jour de pluie et tu penses que ce n'est juste pas possible, pas concevable ; que tu lui as dit, la dernière fois, au revoir, à bientôt. Tout cela est absurde : les amis jeunes ne meurent pas. Les auteurs encore moins - surtout ceux dont tu aimes les livres, dont tu te dis, oh, le prochain sera encore mieux, j'ai hâte.
Tu te sens l'envie d'un discours, d'un hommage. Et quoi ? Qui étais-tu pour parler d'elle ? Qu'est-ce que cela changera pour elle - et tu as beau penser ses amis sa famille, au fond, c'est un peu pour toi, cette petite voix qui dit 

elle était belle intelligente et talentueuse, avec quelque chose d'opiniâtre et drôle et profond, 
sa vie décidément a été trop courte - 
elle nous manque, et le monde sans elle est un peu moins grand.

2. Un roman à lire

Ses amies les filles du noir envisagent d'offrir un de ses livres à quelqu'un qu'elles aiment, en hommage véritable à leur soeur en polar ; si le coeur t'en dit...

Aucun commentaire: