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... et moi j'aurai du blé. |
1. Oh, ça va...
Pardon pour le jeu de mots vaseux du titre. 10/18, poche, tout ça, hein... Mais ça fait ça quand on écrit sans penser.
2. Le coup de l'artiste incompris
Il y a des jours, comme ça, ou en lisant une critique, tu te dis "ah bin oui mais c'est ça, exactement ça que je voulais dire". Et donc, un article d'
Encres Vagabondes me fait très chaud au coeur ; du coup, je ne peux plus me targuer du statut d'écrivain incompris.
Juste "pas encore très lu".
3. On continue sur le mode autocongrat ?
Non, mais en fait c'est plutôt du polycongrat. Par exemple, il semblerait que je sois bientôt traduit en portugais brésilien, grâce à une adorable traductrice ; il semblerait que je me lance sous peu dans de la traduction de théâtre ; il semblerait que les répétitions d'En attendant Daniel soient chaque fois une source de plaisir et d'énergie (c'est moi, ou c'est hyper sexuel, le théâtre ?) ; il semblerait que, si la fin du monde devait arriver en cet instant, je sois dans un état proche de la satisfaction -
et après tout, souhaiterait-on mourir dans un autre état ?
4. Facebook et autres addictions
Oui, c'est sûr, ça manque parfois de pouvoir faire le malin en lançant des petites phrases apparemment pleines de sous-entendus, et d'obtenir des réactions quasi à chaud ; par exemple, ce matin, j'aurais statuté un truc comme "
Maintenant que la rentrée littéraire est terminée, si vous lisiez un vrai livre ?", avec un lien sur l'article susmentionné.
Tu vois le plan ? Couillu à mort, et distancié à la fois. Dans le léger qui souligne, le primesautier bien balancé.Mon côté p'tite pute, quoi.
Toi, si tu étais sur FB, tu aurais liké, peut-être - et peut-être pris le temps de lire l'article ; et même commenté - ce que tu n'auras éventuellement pas le goût de faire ici, parce c'est trop, ou pas assez, ou moins, ou plus. Ca aurait pu. Sauf que non, voilà. Les choses changent. Quelle importance ?
Je suis ravi, aussi, de ne plus fumer, de ne plus boire. Ces petits défis idiots que l'on se lance, pour le plaisir - et pour le plaisir d'y répondre, de les tenir. Hier soir, mes doux amis se moquaient un peu de moi : mais t'es chiant quand tu ne bois pas, vas-y, fume un peu. (NB :
pour qu'ils me lâchent la grappa, je leur ai raconté l'histoire de la petite fille que j'ai tué en roulant ivre. En général, après ça, plus personne n'ose le "mais bois un coup quand même". Sauf mes potes, qui m'ont dit qu'il y en avait plein, des petites filles, et que celle-là n'avait qu'à pas traverser la route sans regarder. C'est bon, de se savoir entouré par de tels.)
C'est vrai que quand je, j'ai tendance à raconter n'importe quoi, à faire des propositions sexuelles à tout le monde et même, péché suprême, à me montrer agressif envers ceux que j'aime.
Tu sais quoi ? Maintenant, j'y arrive sans rien prendre.
C'est un progrès.
5. Prendre l'après-midi pour faire un poème
Pour ne pas me laisser distraire par le monde qui bat,
par ses voix, par ses nombres,
je me retiens de tout faire car
tout faire, je pourrais
(murmure une voix dans l'ombre, menace familière)
Mais ne rien faire, oui, rien,
ne rien être
et pire encore, ne rien faire (...)
en faisant quelque chose
alors là, mille excuses mais
ce serait un coup de maître.
Et puis, quasiment impossible,
se retenir ensuite de continuer,
se sentir satisfait
et ne pas
pour pisser de plus haut
sur ses envies de faire
ses envies de quand
on était
là-bas
en bas.