21.3.12

1005. Une question de foi

1. Peur sur la vile

Hier soir, petit tour dans les rues de Toulouse. Malgré ce que clament les journaux, nous ne sentons pas la peur ; oh, bien sûr, on remarque les scooters, les voitures de police ; on se dit que devant ce restaurant se tient en général une file, ce qui n'est pas le cas ce soir. Mais nous voulons, nous décidons de rester bien, à l'aise dans notre ville. De rire de nos craintes. Nous voulons avoir confiance en la police, en l'effet de nombre. En la démocratie et la sagesse d'un pays.

2. Bonne guerre

C'est un mail d'un copain qui ce matin, au réveil, me met la puce à : Le Pen se répand à la télévision. Coup d'oeil sur un des sites d'infos en continu, et la nouvelle se confirme : on a trouvé un suspect.
La joie et le soulagement seraient presque masqués par ce que suppose l'identité du tueur présumé. Un Français ayant des liens avec le terrorisme islamiste.
Un fou.
Au fond, si comme je le pensais il y a deux jours, ces actes avaient été signés par un fou ayant des liens avec le terrorisme d'extrême-droite, je me serais senti moins pesant : le risque d'entendre aboyer la frange la plus réactionnaire et populiste de notre pays aurait été moindre. Aurais-je eu, alors, le courage de dire : fou pour fou, il s'agit de l'acte exceptionnel, tragique, d'un déséquilibré qui méprise la vie humaine ? De dire que je souhaitais longue vie à mon ennemi, pour que nous ayons tout le temps de lui montrer qu'il s'est trompé ?
Plutôt de lutter contre, je préfère lutter pour - la paix, la compréhension, le dialogue.
Il est possible que les politiques restent décents sur le sujet ; il est possible qu'ils tirent les mêmes leçons que nous de cette tragédie : à force d'attiser les haines, d'exacerber les différences, de résoudre les conflits par la violence, on lui laisse le champ libre.
C'est donc le moment d'entrer en paix.

3. Un brin de courage


Bon : une personne dangereuse est mise hors d'état de nuire. Nous continuons à avancer pour vivre ensemble.

4. Question silence

"Votre entreprise visant à tenter de traîner dans la boue 20% de Français à raté.", lance un communiqué du FN à certains candidats, qui demande aux personnes citées de se "taire pendant un long moment". - (avec AFP) 
Donc, quand on parlait des appels à la haine, quand on imaginait le tueur comme un fou intégriste motivé par la détestation de l'autre, on stigmatisait l'extrême-droite ? Et comment doit-on comprendre le silence de celle-ci sur Internet dans les jours qui viennent de s'écouler ?  
Parler, donc. Sans réduire l'autre au silence. 
Le vrai défi de la démocratie.

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