1.9.11

981 - Mots en -age

De secours
1. Rangeage, liage

Deux mots sur lesquels j'hésite encore pour traduire linking et ranking depuis l'anglais de psychiatre. Si liage existe (particulièrement en tissage, depuis 1765, merci Mr Alain Rey), on lui préfère "liaison" ; mais d'une part, ce terme est très connoté - vous imaginez, dans un bouquin de DP, qu'on vous recommande d'avoir des liaisons avec des gens ? Note, l'idée est sympa, mais bon, ça ferait un peu trop DSK...- et d'autre part, je ne trouve pas de chouette rime avec. Liaison/ordination ? Liaison/classification ? Jouable, mais lourd. Et puis j'ai envie d'un peu de jargon, quoi. Liage/ rangeage me séduirait, je l'avoue. Sauf qu'à part sur un ou deux dicos en lignes douteux, et dans la fameuse expression "Et ce rangeage de chambre, tu le commences quand, bordel ?" spécialisée dans le langage père/fils, ça n'a pas trop l'air d'exister. Il y aurait "triage", mais on perd le côté comparaison...  Peut-être liaison/comparaison, mais ça fige un peu le côté abrupt de l'original. Nous voilà face à un choix éditorial lourd, ce qui fait que, mettant mon linking au service de mon ranking, j'en défèrerai à Madame Quidedroit qui prendra la décision.
C'était : la vie fascinante des traducteurs de psycho. Demain, je vous parle de l'undervalued self, appelé en français bourreau intérieur ( Boubou, pour les intimes).

(Note de plus tard : après conversation caféinée avec Rodolphe-des-çmr-qui-s'arrêtent-mais-devraient-trouver-un-éditeurbordel, je m'orienterai plutôt vers lier (lien, liage ou relationnel) et trier (triage, triationnel, trien).  Oué bon, on verra ça plus tard. Qu'est-ce qu'on s'amuse, tout de même).

2. Talonnage

Et justement, cela faisait plaisir hier de retrouver les visages les épaules des fantastiques Gonins de Toulouse, ce fameux club de rugby loisir qui. Quelques blagues sur les poussées de ventre de l'été, échanges de nouvelles, gueulage traditionnel de l'entraîneur (il paraît que c'est comme ça qu'on dit "bonjour" en catalan), courses et passes ; puis jouage, avec plaquages (retrouvé non sans une certaine émotion physique quelques cisailleurs en pleine forme), ampoulage et douchage...
Et justement, je me faisais plein de réflexions sur le linking et le ranking dans le sport en général et le rugby en particulier, ce sport où l'effort de surclasser l'autre passe souvent (toujours ?) après celui de se lier à sa mêlée.
Dire que je me suis moqué de N. qui est arrivé à l'entraînement en ruminant si visiblement ses problèmes de boulot (il bosse dans une entreprise d'aviation célèbre pour ses proxys intolérants) qu'il a failli ne pas nous voir...
Concentrésurlballonmerdeputain, les gars quoi, comme on dit en catalan.

3. Limogeages

Moi qui suis la vie du monde à travers mon facebook, je suis tombé hier sur un article présentant un livre de témoignages anti-sarkoziens. Dans l'Express, excusez du peu, comme quoi on dirait bien que les mouches changent d'âne, et réciproquement. Sur le moment, pas de quoi bondir : notre chef à nous serait un grippe-sou avide de pouvoir et confondant allègrement personnel et politique (too much ranking, dear) ? Bin... on le savait, non ?
Cela dit, le même soir sur France Info, on ne parlait plus que DU témoignage D'UNE infirmière citée par UNE juge (témoignage d'ailleurs démenti dans la foulée, parole contre parole dans une réplique ironique au feuilleton de la suite 2806). Comme si tout le reste avait disparu.
Parfois, j'ai l'impression que dans leur logique hâtive, les médias se débrouillent bien pour simplifier les choses au point de les faire oublier.

4. Mariages

Elle et moi reparlions hier soir de cette délicate, complexe, parfois douloureuse, notion de polyfidélité. La encore, les mots en -age font des ravages dégâts : libertinage, assouvissage, papillonnage - sans compter abusage, et DSKage, évidemment. Moi qui en étais un défenseur un peu ardent, j'avoue hésiter, souvent.
Et pourtant, merde, l'amour, c'est un peu comme une flamme, non ? Ca se répand comme une torche allume d'autres torches, sans perdre son feu ; on ne peut aimer vraiment si on n'aime pas pleinement, individuellement, et...
Mais je ne parlais qu'à moi-même, je suppose ; elle, elle que j'appelle toi, était allée dormir, profondément.
Il faut croire que nous devenons sages.

5. Images

En parlant de toutes ces choses qui se jouent sous la peau, sous le ventre, sous la limite admise des pensées, il serait peut-être temps que je me remette à l'Image, cette niouzletter quasiquotidienne de description d'une photographie érotique imaginaire, non ? J'hésite à en faire un énième blog, à modifier les règles du jeu, à l'intégrer ici (pourquoi pas sous la forme d'une rétrospective de la saison 1 ?), ou à prolonger mes vacances iconiques jusqu'à plus ample informé.
Tout suggestionnage sera accueilli avec.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Il faut croire que nous devenons sages."
Tu veux que je te dise ? C'est l'âge...