Toute façon je crains en 3D |
Oh le merdier.
Leçon n°1 : on écrit mal avec la gueule de bois. Enfin, je dis on je dis tu je dis moi ; trop de blanc de rouge et de cidre hier soir, et ce matin j'ai du caca dans les doigts et du mou dans la tête. Chouette. Belle façon de commencer son ouikend d'écrivain.
Hier pourtant j'étais facile. Six pages comme ça, hop, à l'inspir, et en cadeau une chouette scène avec des Playmobils. Je me suis dit "Allez, zou, vendredi 25 août 2017, le jour où je deviens écrivain professionnel, attends de voir le".
Nan, je suis décousu, je sens bien.
Ce matin je m'approche du clavier négligemment, genre pour pas lui faire peur, juste retoucher deux trucs du chapitre d'hier et
Ah bordel.
Copier-coller, couper, éliminer. Chambarder. Merder
J'ai mal aux cheveux. Je les coupe.En quatre, même.
Chiotte, elle est pas si terrible, cette scène de Playmobils. Et je suis même pas foutu de résumer pour moi-même le contenu du premier chapitre. Et je sais pas si je dois rester assis au clavier ou aller marcher un carnet à la main. Et en plus j'ai chaud et j'ai mal au ventre et d'abord je dois planter du lierre et des trucs ombrageux.
Sa mère la loutre.
Chapitre 1
Début des années 1980. Alexandre, cinq ans, vit dans l'Aveyron, à Saint Geniez d'Olt, entre son père Paul, animateur sportif, et sa mère Mado, documentaliste en disponibilité.
Souvent absent, Paul est un homme timide, effacé. Il n'exprime son affection à son fils qu'en tentant de lui faire partager ses activités comme le ski de fond ou la photo. Il ignore, ou choisit d'ignorer, que sa femme Mado témoigne
Merdemerdemerde c'est en train de
que sa femme Mado brutalise fréquemment Alexandre, physiquement et psychologiquement. L'enfant, doux et rêveur, se sent responsable de la violence de sa mère
Opitainpitainpitain j'ai envie de mettre un truc que j'avais pas prévu, là, non, attend, on verra plus tard*
En 1984, Paul décède dans un accident de la route tandis qu'il se rend
Mais merde je vais pas faire une phrase correcte ou quoi ?
qu'il se rend à une course de ski de fond en Suède. Alexandre,
Quoi, Alexandre ? Chiédeputemoite je peux pas redire "se sent responsable de la", ça fait répétition et
Alexandre, qui a fait une scène au départ de son père, croit qu'il a provoqué cette mort.
Comme style c'est bien pourri.
Voilà voilà. T'as plus qu'à trouver un point de vue, un ton, des scènes intéressantes, et caser une journée au ski sur l'Aubrac, une visite à la Maison du livre et dans une agence de voyage de Rodez, un gosse qui dégueule sa purée de pois cassés, des Playmobils pêcheurs, un kraken, les étagères, les grands-parents et...
J'y arriverai pas. C'est pas humain ces conneries. J'avais soixante pages dans une première version, j'en ai cinquante dans une autre, puis dix dans mais meeeeeeeeeerde c'est pas un peu fini cette prolifération ? Il est où, mon lien ?
C'est pas Stockholm, là ? |
Début des années 1980. Alexandre, cinq ans, vit dans l'Aveyron, à Saint Geniez d'Olt, entre sa mère Mado, documentaliste en disponibilité, et son père Paul, animateur sportif. Souvent absent, celui-ci n'exprime son affection à son fils qu'en lui faisant partager ses activités comme le ski de fond ou la photo. Il ignore ou choisit d'ignorer que Mado brutalise leur fils physiquement et psychologiquement.
En 1984, Paul décède dans un accident de la route tandis qu'il se rend à une course de ski de fond en Suède. Alexandre,qui a fait une scène au départ de son père, est certain d'avoir provoqué cette mort.
Bordel. C'est pas un chapitre. C'est une partie. Mais alors, qu'est-ce que je fais des photos de Suède ?
Ça commence bien, tiens...
* Ah merde, j'ai perdu le truc que je voulais mettre en plus. J'aurais dû le.
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