Boulet, donc - tu le vis dans le post précédent. J'y reviens ensuite. Et aussi, dans la même veine, Un parfum d'herbe coupée, de Nicolas Delesalle. En d'autres termes : la forme courte, autofictionnelle, polymédia, s'accorde bien avec la littnum.
Autre chose aussi : la saga, la série, le gros roman énorme. Comme on achetait il y a trente ans tout Balzac relié mi-cuir. Là, tu peux t'acheter d'un seul 800 nuances de gris SM, télécharger (il)légalement tout Proust (tient mal sur liseuse, ce con, il déborde) ou l'intégrale de Stephen King.
Il y a là je pense un effet bonus sur les auteurs les plus en vue/prolifiques. On pourrait démonter le fonctionnement de ce type de consommation massive, mais c'est dimanche et j'ai passé mon samedi soir à regarder une série aussi prévisible et factice qu'addictive : on se comprend, donc.
En termes de chiffres, je me dis que, pour un auteur - à vue de nez - le ratio vente numérique/vente papier doit se situer dans quelque part dans les 1 ou 2 pour 1000. En d'autres termes, seuls les très gros vendeurs verront une différence, et un grand nombre de livres papier n'existeront quasiment pas sur le marché numérique.
J'ignore complètement si ça va évoluer. C'est dimanche et j'ai la tête dans le sac, du coup j'ai envie de te dire que, si les livres se vendent de moins en moins, il y a peu de chances pour que le numérique vienne inverser la tendance.
Quand le texte se fait long, ajouter une photo de nu fonctionne toujours |
Cela dit, j'ai reçu hier 3 sms de mes monstres.
Ce qui m'a fait penser que, d'un point de vue individuel, on écrit et on lit sans doute plus que jamais dans l'histoire de l'humanité.
Même les images d'info sont en permanence sous-titrées et incrustées.
Il y a des mots partout, nom d'un chien.
On dirait de grosses mouches qui bourdonnent sur le cadavre de nos cerveaux.
Euh, pardon. Je me suis laissé emporter par une métaphore. Soyons sérieux un instant.
3. Pure player
C'est le dernier point vaguement technique que je voulais aborder, au cas où tu lirais ce blog sans avoir vérifié au préalable ce que des penseurs sérieux établissent sur la réalité numérique (coucou Maman, ça va ? La forme ? Et Papa ? Courage à tous les deux, on est avec vous. Mais je dois vous laisser parce que je voulais dire un truc et qu'après je vais oublier, tu me connais, un peu éparpillé tout de même - là, par exemple, je pense au numérique, à vous et à Prats-de-Mollo).
Pure player, donc. Qui me fait penser à un nom de préservatif, mais. Il s'agit d'éditeurs qui se consacrent entièrement au numérique.
Parce qu'une des conséquences de l'apparition de l'e-livre, c'est une certaine fragmentation des offres. En d'autres termes, y'a tellement de stands au marché que tu ne sais plus où aller acheter tes poireaux. Et tu finis parfois chez Monsieur Leclerc.
On a donc :
- des monstres de la distribution qui te vendent des bouquins numériques au même titre que des aspirateurs ou des cuillères à café, le tout en se basant sur un algorithme ultra-subtil qui analyse les goûts des clients en général, tes derniers achats et les intérêts que lui versent les éditeurs (non, bien sûr que non. Mais ça pourrait, tout de même). Là, pas de pub.
- des éditeurs pioureplaïeur qui peuvent être généralistes (numériklivres, par exemple) ou plutôt spécialisés, comme e-fractions ou onlit.
(et une fois que tu auras cliqué sur les liens, tu me diras qu'en fait, c'est un poil plus compliqué, parce qu'e-fractions est à la fois éditeur ET distributeur ET sans doute metteur en page, je ne sais pas comment ça s'appelle en vrai mais il existe donc des officines qui transforment les livres papier en livres numériques avec plus ou moins de bonheur et parfois pour le compte des gros éditeurs papier mais bon on ne va pas rentrer dans les détails parce que sinon on ne s'en sortira jamais et au début ce n'était pas du tout de ça dont je voulais parler c'est pénible mince) (ah, et aussi, oui, tu peux me soupçonner de collutoires parce que j'ai des bouquins édités chez NL et Onlit, et il existe sans doute plein d'autres pioureplayeurs que j'oublie ou même ignore, tiens, publie.net, pareil on y revient et maintenant il faut que je sorte de cette parenthèse ça devient pénible et tu vas peut-être arrêter de lire parce que trop long, sur écran, bin c'est pas bon).
- des éditeurs papier qui te proposent (plus ou moins directement) la version numérique de leurs publications*, et là en général tu tiques sur le rapport de prix livre papier / livre numérique.
Quitte à la répéter |
4. Je voulais parler de création et voilà que je fais douze paragraphes sur la vente
... ce qui est contreproductif sur internet, on le sait. Mais on sait aussi que le blog est mort, alors hein.
En attendant, je te propose de méditer sur cet article et ses parti-pris,
http://www.idboox.com/infos-ebooks/quand-une-plateforme-debook-considere-que-lepub-cest-moche/
Je sais, c'est moche de terminer comme ça, mais c'est dimanche alors hein bon d'accord.
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