La feuille d'automne |
Il y a tellement de choses dont je n'ai pas eu le temps de parler ici. Le salon de Salins et un restaurant bisontin tard le soir, les sourires ; la gentillesse, sport national à Voiron, Isère ; une traction avant gris pâle à l'intérieur rouge ; des découvertes littéraires, des coups de coeur... (et même Jean-Louis Trintignant, Vian, Prévert et Desnos, tiens, pour faire bonne mesure).
Est-ce que la qualité de mes jours se mesure à tout ce dont je n'ai pas pu parler ?
2. Au théâtre ce soir
Je n'y peux rien : chaque fois que je vois Jean-Paul Bibé jouer La Fête à Fred, je ris, je pleure, j'admire. Je suis fier et ravi.
J'ai l'impression qu'il est meilleur à chaque fois - plus fort, plus fin, plus libre. Du coup, j'ai envie qu'il soit vu partout - je finis par croire, présomptueux auteur, qu'il porte partage des choses sensibles qui rendent la vie plus douce.
Hier soir, à la fin de la troisième première, un canadien démesuré qui avait ri et applaudi pendant tout le spectacle s'est déplié sur nous, et nous a inondés de sa joie. On était bin un peu penauds, le Jean-Paul et moi, mais à un moment on a fini par se dire que c'était un peu pour ça que ce texte existait.
Donc, si tu veux profiter de cette série toulousaine, ou si tu as envie de voir ça dans ta ville, n'hésite pas : clique là où il faut.
Moi non plus, je ne sais pas encore où c'est, mais on va trouver.
3. Une prière, suite
ainsi très vite apprendre au jour le jour la beauté de la vie du souffle du mot je t'aime murmuré au téléphone / la beauté d'accepter que le mot fin soit écrit depuis le début / qu'il ne reste peut-être que l'éclat de quelques jours pour nos yeux/ d'accepter de vouloir se battre et de pouvoir perdre,
accepter accueillir profiter, croire, espérer sans se masquer l'importance - tu es mon père, je t'aime, je suis ton fils, nous et nous et nous et les autres ne resterons pas plus que le temps d'apprendre que tout ce que notre vie aurait pu être n'a aucune importance si nous l'avons vécue.
- Dire le mot papa mille fois de suite jusqu'à ce qu'il vous tombe du coeur -
4. Un truc important saisi au hasard
Dialogue, dans la voiture, entre mes enfants et.
- Tu sais quoi ? Il y en a qui disent que M. Untel est gay.
- Ah ? Ouais, bof, je ne sais pas.
Je me souviens d'Espalion, Aveyron, 1980 et des bananes : Francky le coiffeur était pédé, je ne savais pas ce que c'était mais c'était ridicule - il y avait les mots tapette tapsoune travelo, on mélangeait tout; on riait gras.
Et une bonne chose de faite pour l'évolution des, une.
Demain, on appelle toutes les femmes madame ?
5. Politique friction
Parfois, me dis-je en lisant les blogs politiques, on préfère avoir une opinion que chercher des solutions.
6. Un mot comme un autre
Le désir, nom épicène - de l'ordre du tremblé, de l'imprécis - petite peur qui nous attache et nous délivre.
cf délice/délire.
7. Tu vois, quand tu t'appliques
"tu reçois ce mail parce que l'insatisfaction chronique est une maladie ponctuelle, ou un truc comme ça. Si tu veux promouvoir autour de toi la diffusion de l'Image, émission quotidienne transmédia et transgenre mettant en jeu la notion de représentation fantasmatique, si tu veux l'incorporer à tes propres projets artistiques, ou si tu souhaites ne plus participer à cette expérience à long terme, merci de le signaler par retour de mail." (l'Image, 16.11.11)
1 commentaire:
tranche de vie émouvante, les voironnais sont sympas quand les auteurs les touchent en plein coeur...
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