L'été bien, le gars. |
Certains soirs, je la retrouvais, noire, brûlée, devant son ordinateur. Desséchée, les doigts raccornis, elle respirait à peine.
Quand je l'embrassais dans la nuque, elle tressaillait ; revenait à la vie, graduellement. Je l'aidais à quitter son fauteuil, l'emmenais dans la cuisine, découpais des tomates, du pain, des melons. Peu à peu, elle redevenait elle-même.
Mais c'est terminé ; son roman est fini, achevé, envoyé ; il attend désormais de connaître sa destinée parmi les éditeurs, puis chez les libraires...
Quant à moi, mon rôle prend-il fin ?
Quelques corrections, encore, sur L'eau des rêves ; puis le calvaire des enveloppes, des envois, des refus, des attentes ; l'impression d'avoir enfanté un petit monstre, un banal handicapé (ou, certains soirs de lux/ur/e, une révolution, un roman, une oeuvre).
Bref, Elle et moi avons terminé nos romans. A présent quoi ? Deux recueils de nouvelles à défendre, entre salons, lectures, voire interviouzes ; la maison et nos nouveaux bureaux à aménager peu à peu. Oh, et quelque chose comme 1500 pages à traduire, à deux, d'ici à la fin de l'année...
L'automne sera travailleur ou ne sera pas.
2. Nouvelles : effets d'annonce
Le petit guide des transports à l'usage du trentenaire amoureux, donc, ressort chez D'un Noir Si Bleu, en concurrence directe avec le nouvel opus d'Emmanuelle Urien, Tous nos petits morceaux. Et où s'effectuerait le lancement, sinon au centre exact du monde de la nouvelle ? A Lauzerte, donc, pour Place aux Nouvelles, le dimanche 11 septembre 2011. Oui, juste dix ans après la mini-apocalypse mondiale, dont la déflagration résonne encore autour de nous. Qui sait ? Ce sera peut-être le lieu idéal pour changer le monde, un peu, pas à pas.
3. Nouvelles : au théâtre un de ces soirs
La fête à Fred devrait revenir sur les planches en novembre, à Toulouse (avant Tokyo, Anchorage, Coubisou et le reste du monde, espérons) ; je vous en dirai plus. Au même moment, dans une salle obscure, une comédienne rencontre régulièrement un metteur en scène autoproclamé pour un projet intitulé En attendant Daniel, qui se propose, rien de moins, que de mettre des mots sur le cri primal de la femme enfermée. Avec, je l'espère, une mariée en déambulateur, un strip-tease et un poisson rouge.
4. Nouvelles : la tronche du monde, en ce moment
Ouh putain... Tu sais que même à moi, il faut une foi ardente, l'air des montagnes, les calcaires des causses, le rire des enfants pour ne pas céder à ce qui ressemblerait à du pessimisme ? Mais les enfants ont ri, les montagnes se sont entrouvertes, les causses s'étendaient, fidèles, là où je les cherchais : l'été était, voilà. Ca ira pour cette fois.
5. Nouvelles : bonnes résolutions
Arrêter d'arrêter de ne plus fumer, bien sûr ; ne plus me disperser - ne plus faire de musique, pas plus de trois ou quatre projets en tout cas ; ne plus peindre, pas avant que l'atelier soit remis en état ; ne plus croire, ne plus rêver, ne plus bondir d'un pied vers l'avenir ; ne plus abandonner ce blog, ne plus me tuer à la tâche, ne plus me jeter vers les sourires des aventures, ne plus fuir.
À moins que, évidemment.
2 commentaires:
Pour moi aussi, finir un roman, c'est toujours une grande fierté, une immense satisfaction. Je parle de lecture, hein, pas d'écrire. En ce qui concerne l'écriture, commencer serait déjà une victoire...
Bon, ravi de vous voir de retour tous les deux, gorgés de soleil, de projets aboutis, de travaux alimentaires. Et puis agréablement surpris de voir les commentaires à nouveau ouverts dans ces doux parages. forcément, c'est incitatif...
Et la news-érotico-photographique... tu nous en a préparées quelques unes d'avance ou tu envisages une suspension prolongée de l'expérience ?
Bises en attendant, pleine de l'espoir de vous croiser bientôt pa ici ou par là...
Félicitations à tous les deux pour vos romans !... et en ebook, vous y avez pensé ? :)
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