12.5.07

érotismes héroïques

Hier soir, une soirée "Lectures érotiques" dans une salle associative, avec des potes.
Au niveau du public, c'était... disons, très perfectible, mais au moins on s'est amusés à lire.
J'avais préparé deux textes pour l'occasion. Alors vous savez quoi ? Bin je les mets ici, ils seront au chaud.



Mon corps de rêve (écrit pour ma copine Gé la comédienne)


Ce n’est pas ma faute si j’ai un corps de rêve.

Regarde-moi. Regarde mes hanches.

Regarde mes seins. Regarde mes lèvres.

Regarde où est ma main.

Tu rêves de moi. Tu rêves de mon corps.

Tu rêves que je m’approche de toi – peut-être un peu timide avec mes lunettes. Mais je peux les enlever.

Je peux tout enlever.

Je peux t’enlever, toi.

T’entraîner dans tes rêves.

Je ne suis pas une femme ; je suis toutes les femmes. Je suis toute la douceur, tous les parfums que tu goûtes, tous les chemins secrets.

Je ne suis pas un homme ; je suis la peau de tous les hommes. Je suis toute la force, tous les reins qui palpitent, tous les bras dont tu rêves.

Viens.

Je suis ce que tu rêves. Depuis toujours.

Je suis la source qui glisse à tes lèvres, je suis la langue qui parle à ta peau.

Je suis le désir d’oublier les barrières, je suis ce qui s’immisce au plus secret de toi.

Je suis le goût de l’amour, l’odeur de la lumière, le parfum d’une plante qui pousse partout.

Dans toi. Dans moi. Dans nos corps qui se mélangent.

Dans le cri du plaisir qui devient une fleur.

Dans les draps qui nous couvrent et où je disparais.

Réveille-toi. Je ne suis qu’un rêve.

Ce n’est pas de ma faute si j’ai un corps de rêve.

Ce n’est pas de ma faute si tu rêves de mon corps.









Et puis aussi un vague slam (donc il faudrait le dire plutôt que le lire, mais bon on n'en est pas encore là),



PORNOLOGIE

Je sors de chez toi avec sur le corps

L'odeur de ta peau qui me parle encore

J'emporte avec moi les mots qu'elle me dit

Qui mettent mal à l'aise en sortant du lit


Ton sexe mon sexe nos parties génitales

Nos pénétrations - c'est pas vraiment génial

J'peux rester dans le vague, ne parler que de plaisir

Faire quelques métaphores au sujet du désir

Te parler de ta fleur et des tes fruits cachés

D'abricots et de figues, mais... je suis pas maraîcher

Et si je cite le miel et l'eau de ta source

T'auras vite l'impression que je fais la liste des courses

Je sors de chez toi avec sur le corps

L'odeur de ta peau qui me parle encore

J'emporte avec moi les mots qu'elle me dit

Qui mettent mal à l'aise en sortant du lit

J'ai cessé de parler comme font les enfants

De kikis, de foufounes et de sboubbis géants

Je n'ose pas parler comme les gens grossiers

De chattes et de bites, de mettre et d'enculer

Et pourtant c'est si bon ce que l'on fait ensemble

Qu'il doit bien exister quelque part il me semble

Des mots qui ne soient ni cliniques ni paillards

Parce que tellement d'amour, putain, c'est même de l'art

Et j'aimerais bien devenir un poète

Pour trouver autre chose que des rimes en "quéquette"

Mais tout ce que mes mots peuvent, c'est balbutier

La langue que nos corps savent si bien parler

Je sors de chez toi avec sur le corps

L'odeur de ta peau qui me parle encore

J'emporte avec moi les mots qu'elle me dit

Et une fois encore, ils restent interdits

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