12.5.07

Ecrire, dit-il

Au fait, j'envisage de monter des ateliers d'écriture, à la fois en live et par internet, ça intéresse quelqu'un ?
Ca parlerait grosso modo de ça :


Pourquoi j'écris (alors qu'on ne m'a rien demandé?)
Coincé ? Apprenez à vous soulager
L'Ecriture est le truc le plus naturel du monde (alors pourquoi je l'ai pas, là, tout de suite ?)
Comment que ça s'écrit, la Grand Mère ?
Pourquoi tous ces éditeurs me rejettent-ils tous ?
Imprimer/ Déprimer
Est-ce que je peux vivre en étant écrivain ? (la réponse est : oui)

Ce sera un savant mélange de holistico-yogo-psycho-philosophiquo-linguistico-foutraphysique. Vous allez adorer. Je vais même en faire toute une petite entreprise (qui aime bien la crise)

La décision est officielle depuis avant-hier : tout seul comme un grand, je me lance dans le conseil, l'avis ; j'offre mes services comme consultant en écriture. Que vous pouvez solliciter par les commentaires ci-dessous ou par le truchement de mon mail, manu.causse@free.fr)

Oh, and for the few bilingual readers (and those who'd hope to become bilingual writers, too), I'm offering my services as Creative & Administrative writing coach. Do contact me on my mail, manu.causse@free.fr.).

Bin voilà, c'est fait. Oh, et puis, des traductions aussi. Littéraires en particulier, mais tout m'intéresse...

Revenons à nos moutons: au début de ce mail, je voulais parler de l'art de raconter des histoires, et de comment retrouver l'état le plus naturel du monde.
(How to write stories, the most natural art)
Ecrire, en effet, est un truc qu'on fait en permanence.
We permanenlty write (ok, cut off the subtitles, they suck)
Depuis tout petit, et même avant, on se raconte des histoires. On se fait des images (c'est à peu près pareil).
You write stories since childhood ; you picture things (which is kind of the same) / DIDN'T I TELL SOMETHING ABOUT SUBTITLES ?
En fait, c'est même ce qui fait de nous des hommes (ou des femmes). La première image.
(Our fisrt picture made us) (a bit short, as a subtitle)
(Fuck you, that's an adaptation, got to be fast on subtitles)
(ok, go on)
(thought you wanted-me to stop ?)
(no, please, go ahead)
(I don't know if I want to)
(come on, it's important...)
(oh it is, is it ?)
(Ok, ok, I apologize... Go on now).
La première chose qui nous appartient, qui nous identifie en tant qu'être, que "Moi", est la première image que nous avons produite dans notre cerveau. J'entends par "image" un truc qui est resté. La première chose que nous avons ressentie comme image et non comme ressenti.
En tant que nourrisson, nous sentions, par tous nos sens de bébé, le monde autour de nous ; mais nous ne nous en faisions pas d'image; pas d'image permanente, en tous cas. Tous les pédopsychiatres vous le diront.

( The first thing that builds us is our first brain-produced image. Before that, we were children, feeling things without "printing" them)


So, far on, the first thing that we think of as a "memory" is linked with the exact moment where we happen to have conscience of ourselves. And thus, what we think of as an "I" is identified with this very first moment.)

Depuis, tout ce que nous pensons, disons, écrivons ou produisons est identifié comme existant dans la persistance, et possède donc la capacité d'être imprimé dans notre mémoire.

(Everything what we think, say, produce or write since then exists in a persisting way, and can be brought into our short or long-term memory)

Dès lors, nous percevons les situations comme des suites d'images, et nous les relions par le fil de notre pensée. Nous nous racontons (ou on nous raconte) des histoires pour les faire correspondre.

(Images to us are the very essence of situations, framed together by the link of our thoughts. We tell story to ourselves - or, if we're too young or under other circumstances, we are told stories that make those images match in a narrative frame.)

Je ne m'attarde pas ici sur les possibilités du mensonge, du rêve et d'autres ressorts psychologiques ; je répète simplement que se raconter des histoires est la chose la plus naturelle du monde.
(Dreams, lies or psychological stuff are very interesting ways of playing with this frame ; but, for now, I stick on my point : telling stories is the most natural thing).

Alors, pourquoi, parfois, n'y arrivons-nous pas ? Qu'est-ce qui nous empêche d'écrire, de parler, de raconter ?
(So, why, sometimes, aren't we able to do it ? What prevents us to write, talk or tell things ?)

Bon, évidemment, j'ai quelques réponses à ça. L'une d'elle m'est venue aujourd'hui, alors que je cherchais en vain des histoires qu'on m'a commandées.
(no more subtitles, too tired... see you soon)

Je cherchais des trucs compliqués, des trucs d'écrivain, avec des chutes, des timing, des convenances ; et je bouillais intérieurement de ne pouvoir les trouver à la seconde, tout en sachant très bien que cela ne servait à rien.
Je suis allé à la médiathèque Jojo Cannabis avec Anton et Zadig. L'atmosphère y est touour rassérénante. Alléchés par une expo de mangas (et surtout par la possibilité de tout un tas de Dragon Balls à lire), les types ont passé une super après-midi à lire et à traîner dans les rayons ; moi, je me suis lu un Taniguchi, L'Orme du Caucase.
A la première "nouvelle" (il s'agit d'une suite d'histoires courtes), j'avais retrouvé tout mon calme (un peu mis en péril ces derniers jours).
A la deuxième, j'avais les larmes aux yeux.
A la cinquième, deux enfants dans une forêt m'ont fait irrémédiablement penser à Anton et Zadig ; j'ai appelé Zadig pour lui lire l'histoire (Anton préfère lire tout seul). A la fin, j'avais putain besoin d'un kleenex et l'envie d'embrasser le monde autour de moi.
Elle n'est même pas si bien montée que ça, sa nouvelle. Trois flashbacks, c'est trop à mon goût (ou alors il y un intérêt que je n'ai pas compris). Mais Taniguchi m'impressionne par son art de prendre les histoires les plus simples, les plus ténues, et d'en magnifier les sentiments.
C'est là que j'ai pensé qu'il n'y avait rien de plus simple que d'écrire des histoires. En revanche, c'est plus difficile de les raconter avec autant de qualité et de bonheur.

Et ce qui me faisait bouillir quelques minutes avant s'est doucement éclairci. Il me fallait attendre d'être heureux pour écrire de belles histoires.

J'ai attendu patiemment. Et elles sont venues - avec tout un tas d'autres idées, en plus.
Et je m'apprêtais à les écrire quand j'ai grossièrement été interrompu par ce blog.

Des fois, je vous jure...


PS (sauf que je n'aurais pas dû faire un PS, mais un nouveau post, pour faire plus chic, mais j'étais par là pour ajouter un lien, ça ne fait qu'un voyage...): L'Orme du Caucase semble être adapté de nouvelles, faut que je vérifie le nom de ce type, Usumi... mon inculture est crasse, je l'admets.




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