3.5.07

Et pour conclure...

Je relis les post d'hier soir, et je m'aperçois que je suis un poil schizo en matière de politique. A la fois parce que ça m'intéresse, voire davantage, et parce que je refuse de m'engager. Pourquoi ? Je suppose que c'est à la fois une vieille peur de me mettre en colère, une ambition d'impartialité, une volonté dalaïlamesque d'acceptation, et une tentation michelonfreyique de déplacer le problème à un autre niveau.
Comment je me la pète...

J'ai entendu en fin de soirée M'ame Ségo prétendre qu'il y avait des révoltes justes, des colères saines ; c'est possible. Mais qui décide desquelles ? Et comment ? Si on se fonde là-dessus, est-ce que ce n'est pas toujours celui qui gueule le plus fort qui a raison ?

Enfin, et pour en finir une fois pour toutes (j'espère) avec mes ratiocinations politiques, il me semble que le discours de Nicolas Sarkozy hier était clair, rationnel, construit et précis, et que celui de Ségolène Royal était vague, général et souvent complexe.

Ca me rappelle ce vieux dicton : à tout probléme complexe, il existe une solution simple.
Et ce n'est jamais la bonne.

Quant à la "valeur travail" du Nico, elle me semble passionnante. Surtout quand il explique qu'il faut travailler plus pour pouvoir se payer davantage de vacances. Pour moi, c'est une merveille d'absurdité.
Comme écrivain, ou comme musicien, je ne travaille jamais davantage que quand je regarde passer la Garonne depuis les berges, ou le temps depuis mon balcon. Quand je suis vraiment en vacances - c'est-à-dire quand je laisse le vide, la vraie vacance, se faire dans ma tête. Une partie "productive" peut arriver (ou pas) ensuite ; mais je peux passer autant d'heures que je veux à écrire, si ce vide n'a pas été fait avant, ce ne sera pas de l'écriture - ou alors juste des carnets, des résidus de blog qui n'auront pas d'autre utilité que me rassurer et m'exercer.

Alors tu vois, Nicolas (oui oui, il lit ce blog quotidiennement, alors je m'adresse à lui en direct), je pense que tu te trompes. Que c'est exactement l'inverse. Il faut davantage de vacance(s) pour travailler mieux.

Va dire ça, interjecte le Nico, à un type qui gagne moins de mille euros par mois, et qu'on force à travailler moins, parce que...

Bin figure-toi que j'en connais plein, de gens qui ne gagnent pas des sommes folles. Des chômeurs, des intermittents, des SDF de l'emploi, des SDF tout courts. J'en connais certainement beaucoup plus que toi - des gens, pas des chiffres dans des feuilles de statistiques. Et ils savent comme moi qu'à passer plus de temps à leur travail, quand ils en ont un, ils gagneront quelques clopinettes - allez, mettons cinquante euros de plus par mois ? qui ne changeront rien à leur train de vie. Et qui ne les rendront pas plus heureux.
Mais la politique, me diras-tu, ne s'occupe pas du bonheur des gens.

Bin tu sais quoi, Nico ? Elle devrait. Ca la rendrait intéressante, pour une fois.

Bref, et parce que toutes ces réflexions me prennent trop de temps, je me remets en vacances pour quelques temps.

Ou au travail, c'est selon.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

rebonjour manu.peut être que le sarko s'est trompé d'élection.en effet selon la constitution c'est le premier ministre qui mène la politique(donc sarko avait anticipé sur les législatives)et ségo était bien dans ses prérogatives en donnant des directions et non des recettes toutes faites de plus elle a ouvert des champs nouveaux(ne te fait pas d'idées je n'ai pas viré socialo)
à plus
MAYNIAL

Manu Causse a dit…

J'ai bien l'impression que le Sarko se voit président ET premier ministre... une sorte d'homme providentiel (en plus petit). C'est ce qui me gêne le plus chez lui...

Anonyme a dit…

Lulu a lu

Vivement dimanche...

LB