On
aimerait parfois vomir sa douleur
une fois pour toutes
l'extirper du milieu où
elle palpite
sans s'évacuer
chier sa tristesse
dégueuler le malheur
et se
cogner la tête contre un mur crépi
jusqu'à
ce qu'elle éclate et répande avec elle
les restes de chagrin accrochés aux parois
accoucher de sa peine
cureter, dilater
s'abandonner à l'égout
puis s'éloigner du caniveau,
transparent, allégé,
le ventre miraculé de ce soi-même
Oh oui qu'on aimerait, oh oui qu'on nous l'extirpe
quitte à prendre avec ça
la vie et tout le reste
pourvu que cesse
le chagrin qui bat
la cadence du coeur
cette ordure de coeur ;
on aimerait parfois
ne plus se retenir
à rien
et que le silence
se taise
enfin.
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