11.12.10

907 - Ouvert pour Noël (jusqu'au dernier moment)

Pour regarder la mer
1) Ne pas se fier aux mots

C'est qui, ce Noël ? Encore un garçon un peu louche ?

2) Idées cadeaux

Il déserte, de Régis Maynard - la trajectoire tangentielle d'un fils du Tang (la boisson, pas l'empereur) et de Sue Ellen Ewing, entre cité ouvrière et supermarché. Un peu comme du René Fallet (période le Beaujolais Nouveau est arrivé) ou du Houellebecq anar qui se marre. Nouvelle maison d'édition qui démarre. Et un site qui tue.
Passé ce matin dans deux librairies - pas ces hypermarchés du livre où aucun ouvrage n'a la force de te faire signe, juste une boutique à taille humaine. Retrouvé cet étrange essai intitulé Petit traité du jardin ordinaire - une méditation sur le jardin, l'espace, nos attentes artistiques et métaphysiques. Et la mort des êtres aimés, comme des fleurs. Acheté Tomates, de Nathalie Quintane, dont le début m'a scotché dans le métro. Une écriture multiple et profonde comme les graines de tomates - vers le fruit, vers la fleur.
En parlant livres, CosmoZ de Claro m'est un poil tombé des mains - oui, un cyclone, oui, le magicien d'Oz, mais, euh... et la place du coeur ? Enfin, ça fait un chouette cadeau pour ceux qui aiment les écritures cannibales.
Histoire de finir sur une note plus égomercantile, il y a, une par une, les nouvelles d'Emmanuelle Urien chez In8, des livrets carte postale chez DNSB et même (c'est la nouveauté) des reproductions des illustrations de ce blog. En discuter avec moi par mail si jamais.

3) Reprenons les menaces
Edite-moi, ou je tue cet auteur.
Ce sera simple. Je révélerai tous ses secrets, ses gestes intimes, ses contours, ses arômes. Tout de ce qu'elle est, pense, dit, cache, renie.
Quand j'en aurai fini, il ne restera plus rien d'elle.
Ahahahahahhah.


4) Les rires sardoniques, c'est nul à écrire.
Mais ce n'est pas le plus compliqué. Ecrire l'admiration, l'importance de la rencontre (surtout si on doute de sa réciprocité), l'impression de l'autre sur la pâte de notre mémoire, les ramifications dans nos richesses intérieures... Même sans compter la part d'égocentrisme dégoulinant, ça peut être ardu.

5) Mes conseils pour écrire


Alors déjà, prendre un stylo. Ne pas se demander si c'est le bon stylo.
Ah zut, déjà un doute qui taraude.
Poser le stylo.

Accepter le doute. Inspirer. Noter ce que fait le corps - s'il est tendu, nerveux, fébrile, empressé, hésitant, enthousiaste, éperdu, chaud, froid, vert (vert ?), vivant, moins vivant presque l'un ou quasiment l'autre

Respirer

Penser qu'on écrit de la merde et qu'on chie de la littérature


Mâchonner le stylo - le reposer.

Se dire qu'on n'aura jamais le temps

Commencer une phrase à haute voix
se dire que peut-être mais

ET LÀ, BONDIR.

La noter l'écrire

inspirer, expirer

Laisser couler le reste du texte (depuis les pieds les genoux les cuisses le bas et le haut ventre, le creux autour du coeur et puis le coeur lui-même, la gorge, le nez, tant pis pour le cerveau il nous a déjà été utile)

Se demander si on a pris le bon stylo

Envoyer le texte à son destinataire
S'il n'en a pas, l'avaler.

Et recommencer.

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