12.6.09

695 - KESKIFéCON, dernière ligne droite (vaguement)


Montrer, ne pas montrer.
Voilà de quoi il s'agit.

Je tripatouille pour terminer une série de vidéos maisons - parfois très maison. Pas certain d'avoir envie de les montrer, pas certain de devoir les laisser sur place.

Du coup, je me réflexionne sur ce besoin d'exhiber, de mettre en avant ; du rapport avec les mots, aussi.



Hier soir, j'ai vu Emmanuelle Urien devenir un fantasme (sage), une comédienne, pour préparer une de ses lectures de ce soir.

Romans. Nouvelles. Théâtre. Peinture. Musique. Vidéo.
Soit nous sommes incapables de nous consacrer à un art, soit nous sommes des artistes multimédia. Suivant les moments, j'hésite entre les deux définitions.


À moins qu'un artiste soit, par définition, un incapable - incapable de vivre, de montrer, sans passer par la médiatisation, l'intériorisation/extériorisation/mise à distance.

Ou à moins, encore, que nous soyons tous des artistes multimédia - cherchant à dire à travers, à passer, à (se) dire au mieux de nos moyens forcément limités.

Et si c'est le cas, n'y a-t-il pas faute, péché et tout ce genre de trucs : parler de(puis) soi, n'est-ce pas d'un égoïsme honteux ? N'est-ce pas se fermer les yeux au monde ?

Partager. Montrer, ne pas montrer. Regarder les ombres. Chercher la transparence, aussi laid et effrayant que puisse nous sembler ce qui se cache en dessous. Sortir les monstres, les ramasser. Les recycler, peut-être.

Et une partie de moi rêve et meurt de dire merde à l'art (ou l'inverse ?), en espérant que les questions aussi se tairont.


Voilà pour le programme de ce soir. Ensuite, nous reprendrons une vie normale d'écrivains : dimanche après-midi, vers 17h, en clôture du Marathon des Mots, musicalecture de Tu devrais voir quelqu'un.

1 commentaire:

Oh!91 a dit…

Moralité (car il en faut une, n'est-ce-pas ? On ne va quand même pas laisser le pouvoir aux rêveurs !) : les artistes sont polyvalents, ou en quête de l'être, ou en déni de l'être, sont égoïstes, exhibitionnistes... et chiants.
Moralité N°2 : voilà pourquoi on rêve tous d'être artiste.